Le Meilleur de mai

Que s’est-il passé pour moi en ce mois de mai ?

Voici un nouvel article de la série « Le Meilleur de… » où je partage chaque mois les sujets, ressources et astuces que j’expérimente en ce moment.  

C’est parti pour le Meilleur de mai !

La personne qui m’intéresse

  • Philippe Bihouix

Philippe Bihouix est ingénieur, spécialisé dans la question des ressources, et notamment celles liées au secteur des nouvelles technologies. Il s’intéresse ainsi à l’impact de notre dépendance aux métaux rares nécessaires au développement des énergies renouvelables et à la numérisation du monde.

À contre-courant des tendances actuelles qui prônent que nos problèmes seront bientôt résolus par de nouvelles technologies disruptives et par l’essor d’une énergie 100% propre et abondante, il dénonce ce « technosolutionnisme béat » qui semble ignorer les limites de notre planète. 

Et il rappelle les impacts contre productifs qui accompagne bien souvent les avancées technologiques. C’est l’effet « rebond » : les gains environnementaux obtenus par l’amélioration de l’efficacité énergétique des systèmes que nous utilisons sont annulés par une augmentation des usages que l’on en fait. On a ainsi tendance à plus utiliser une voiture lorsqu’elle consomme peu ou à partir plus souvent en week-end car on pratique le co-voiturage. In fine, la consommation de ressources globales ne baisse pas nécessairement. 

C’est pourtant un fervent défenseur de l’innovation. Mais celle-ci ne doit pas selon lui être uniquement une innovation technologique. Il pense au contraire que de plus grands bénéfices pour l’humanité (et la planète au passage) peuvent venir du développement de l’innovation sociale, économique et sociétale. Il appelle aussi à l’essor d’une innovation « frugale ».

J’ai écouté Philippe Bihouix dans plusieurs émissions, podcast et interviews dont je vous partage les liens ci-après. 

Il a également écrit plusieurs livres sur le sujet, dont L’âge des Low-Tech qui dénonce la « croissance verte » et la course en avant technologique qui ne tient pas compte des ressources non renouvelables dont elle dépend. 

Plus récemment il a publié un autre ouvrage que l’on m’a conseillé (et que j’ai ajouté à ma liste de lecture !) : Le bonheur était pour demain – Rêveries d’un ingénieur solitaire dont la promesse donne effectivement envie : « Une fois balayées les promesses mystificatrices ou simplement naïves, rien n’empêche de rêver, mais les pieds sur terre : nous pouvons mettre en oeuvre, dès maintenant et à toutes les échelles, une foule de mesures salutaires. Et si, finalement, le bonheur était bien pour demain ?« 

Pour découvrir Philippe Bihouix :

  • Podcast Sismique, épisode 7
  • Chaîne Thinkerview : Philippe Bihouix, le mensonge de la croissance verte ?

Sur ce sujet, lire aussi les articles suivants sur le blog :

La leçon de chantier

  • La définition claire des interfaces entre les entreprises

C’est un des points clés de la réussite d’un chantier (et de bien des projets aussi d’ailleurs). Avec la coordination et la planification, l’interface est le mot à avoir en tête en permanence lorsqu’on suit un chantier. Et c’est valable dès la phase de conception également. 

Les chantiers sur lesquels j’ai la chance de travailler mobilisent plusieurs corps d’état et plusieurs entreprises. Il y a la plupart du temps les lots suivants :

  • Démolition
  • Gros oeuvre
  • Charpente / Couverture (si extension, surélévation ou construction neuve)
  • Plâtrerie – Cloisons – Doublages
  • Électricité – Ventilation
  • Plomberie – Chauffage
  • Revêtements de sol
  • Tailleur de pierre (si ravalement de façade, fréquent à Bordeaux !)
  • Cuisiniste – Mobilier – Agencement intérieur
  • Peinture – Enduits
  • Paysagiste (éventuellement)

À ceux-là il faut ajouter d’autres intervenants nécessaire à la réalisation du projet : opérateurs des réseaux (eau, électricité, gaz, télécoms), services administratifs de la ville (urbanisme et voirie), huissier (pour les constats d’affichage, les états des lieux)…

Donc pour que chacun-e puisse travailler de manière efficace et fluide, il faut que le travail dont il-elle dépend soit terminé en temps et en heure. Pour cela il faut bien sûr tenir un planning, le diffuser et l’actualiser fréquemment (ce qui ne manquera pas d’arriver). Je vous parlerai dans un prochain article de l’outil de gestion de projet que j’utilise. 

Mais il faut aussi et surtout bien définir les interfaces. C’est-à-dire les « limites de prestation« . C’est finalement un des points les plus importants je trouve pour que les entreprises travaillent efficacement. La notion d’interface pose 2 questions principales :

  • Où s’arrête le travail de telle entreprise ?
  • Ces conditions sont-elles satisfaisantes et suffisantes pour que l’entreprise responsable du lot suivant puisse intervenir ?

J’ai récemment eu le cas sur un chantier (rénovation d’une maison de ville à Bordeaux).

L’électricien a laissé des gaines en attente dans les murs le temps que des doublages soient montés devant. Il doit théoriquement ensuite récupérer les gaines derrière la plaque du doublage (en faisant un trou à la scie-cloche) puis installer la prise (ou l’interrupteur) en façade.

Seulement, au lieu de laisser les gaines apparentes avec des boîtes de dérivation (ou des bornes type Wago) comme cela se fait d’habitude, il a rangé les gaines dans les rails de la cloison (c’est une cloison particulière dans le salon avec un parement en bois). Cela partait d’une bonne intention car la famille venait de s’installer et il ne voulait pas laisser « traîner » des gaines apparentes (même sécurisées avec des boîtes) pour les enfants. Au moment de fermer les doublages, le menuisier n’a pas vu les gaines électriques en attente dans les rails et a donc terminé son travail.

Sauf que dans ce cas ce n’était pas de simples plaques de Fermacell (ou même de Placo), c’était des parements sur mesure en bois collés sur les supports. Impossible de les démonter sans les endommager. Une gaine a finalement pu être récupérée en passant par l’arrière du mur mais l’autre a dû être condamnée. 

Cet exemple illustre l’attention qu’il faut porter à ce genre de détail, notamment lorsque ce n’est pas une prestation « classique » (ici un doublage en bois au lieu d’une plaque de plâtre). Personnellement j’aurais dû être plus vigilant car c’est moi-même qui ai demandé à l’électricien de bien sécuriser les gaines.

Ce que je retiens de cette expérience c’est qu’il faut systématiquement acter avec chaque intervenant comment il-elle va laisser le chantier pour l’entreprise suivante. Les grandes lignes peuvent (et doivent) être définies en amont lors de la signature des devis. Mais pour les cas spécifiques comme ici, cela doit se faire au fur et à mesure de l’avancement du chantier.

À titre d’exemple, voici d’autres cas d’interfaces à gérer en amont :

  • Lors de la démolition : comment l’entreprise laisse-t-elle les gaines électriques en attente dans la maison ? Cela peut vite devenir un sac de nœuds si l’on n’y prête pas attention. 
  • Qui raccorde le sèche-serviette à l’alimentation électrique ? Le plombier (qui l’a vendu et installé) ? Ou bien l’électricien (qui a tiré une gaine d’alimentation spécifique depuis le tableau) ?
  • Lors des travaux de peinture : qui sort et protège les boîtiers électriques des murs, le peintre ou l’électricien ?

Ce sont souvent des petits détails mais mieux vaut les résoudre en amont. Notamment lorsque cela concerne l’électricité car il y a de vrais risques. Et à part l’électricien, les autres entreprises ne sont pas forcément habilitées à toucher à l’installation électrique. En outre, lorsqu’on touche à quelque chose sur le chantier on engage potentiellement son assurance en cas de problème, donc les entreprises sont prudentes sur ce point. 

L’outil que j’utilise

Le télémètre laser est un instrument de mesure de distance qui s’avère bien utile sur les chantiers (et en amont !). Pendant longtemps j’ai utilisé un télémètre laser tout simple. Il permettait de faire des mesures (et uniquement) jusqu’à 15 m. 

Mais récemment, j’ai dû changer de modèle car la limite de 15 m est trop juste pour certains projets. 

Lorsque je dois par exemple estimer la hauteur d’une cheminée pour l’élaboration d’un dossier de déclaration préalable, 15 m ne suffit pas. J’ai donc opté pour un modèle un peu plus complet, qui peut notamment mesurer une distance jusqu’à 60 m. Après quelques utilisations, voilà les avantages et inconvénients que j’ai trouvé sur ce télémètre laser :

Les + : 

  • Mesure la distance jusqu’à 60 m (pratique mais 30 m aurait suffit je pense)
  • Calcule directement les surfaces et les volumes (pour des géométries simples)
  • Possède la fonction « Pythagore » pour l’estimation des hauteurs (permet de gagner un peu de temps en économisant le calcul sur papier (mais au final je préfère le contrôler tout de même et donc je le refais si c’est une cote « importante »))
  • Écran rétroéclairé (pour utiliser le télémètre dans les pièces sombres ou la nuit)
  • Niveau à bulle intégré (pour vérifier le niveau ou l’horizontalité du télémètre, très petit mais ça dépanne)
  • Enregistre les 20 dernières mesures
  • Bip sonore lorsque la mesure est prise (car on n’a rarement l’œil sur l’écran mais plutôt sur le point de mire)
  • Et bien sûr la précision est bonne

Le télémètre laser est un instrument de mesure bien utile sur les chantiers

Vérification de la précision du télémètre (la mesure est prise à partir de la base du boîtier)

Les – : 

  • C’est difficile de voir le point de mire en plein jour dès que l’on dépasse 15 m. Pour les grandes distances il vaut donc mieux prendre les mesures la nuit (ou utiliser une plaque de mire). 

D’autres modèles sont étanches et « connectés » (pour récupérer les mesures sur votre smartphone par exemple), mais ce ne sont pas des fonctions indispensables pour moi. 

Finalement je trouve qu’il répond bien à l’usage dont j’ai besoin. Le seul bémol est donc le problème de visibilité du point de mire à grande distance. Il faut également un support fixe et stable pour que le point ne « bouge » pas trop. Mais je pense que c’est le cas avec tous les télémètres. 

Le livre du mois

Livre généraliste qui fait le tour d’horizon des étapes par lesquelles on passe dans le cas de l’auto-construction de sa maison.

L’auteure décrit de façon pédagogique les points clés, démarches, détails techniques d’un tel projet. Le ton est accessible car elle-même n’est pas une professionnelle de la construction. Elle relate les compétences et les savoir-faire qu’elle a acquis lors de l’auto-construction de sa maison. La présentation est claire et faite de manière chronologique ce qui rend la lecture facile et fluide. Le guide présente la liste des outils indispensables et leur fonction. Des prix des matériaux courants sont également proposés.

Enfin, et c’est un point que j’ai trouvé particulièrement intéressant, chaque chapitre commence par un paragraphe portant sur « l’ordre des opérations« . C’est bien utile pour se projeter et visualiser rapidement les étapes qui nous attendent, l’enchaînement des tâches et pour préparer la planification des interventions.

Un guide bien fait donc pour celles et ceux qui projettent de réaliser leur maison en auto-construction ou même simplement de faire une grosse rénovation.

Guide de l’auto-construction, Sylvia Dorance, éditions Eyrolles.

La citation qui m’inspire

« Nous menons une guerre contre la nature, si nous la gagnons, nous sommes perdus.« 

Hubert Reeves

Et vous en mai ?

Qu’avez-vous expérimenté ce mois-ci ?

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Pour aller plus loin

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