Le Meilleur de février

Que s’est-il passé pour moi en ce mois de février ?

Cet article poursuit la série intitulée « Le Meilleur de… ».

Je partage les sujets, ressources, et astuces que j’expérimente en ce moment.  

C’est parti pour le Meilleur de février !

La personne que je (re)découvre

  • Dennis Meadows

J’ai entendu parlé de Dennis Meadows lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la collapsologie fin 2018. Ce courant étudie les risques d’effondrement de la société industrielle actuelle. Et c’est en publiant le Rapport Meadows en 1972 que Dennis Meadows a éveillé les consciences à ce sujet.  

Le rapport présente les travaux de recherche de ce scientifique américain autour du thème des « Limites à la croissance » (c’est d’ailleurs le titre officiel du rapport). Plus particulièrement, il étudie l’impact écologique de la croissance économique et démographique. Et il affirme que cette croissance telle qu’on la connaît (en 1972 donc) n’est pas soutenable pour la préservation de notre environnement. En d’autres termes, nous ne pouvons continuer à extraire toujours plus de ressources dans un monde « fini ». Il arrivera un moment où la planète ne pourra plus produire suffisamment de ressources pour répondre à la demande. 

C’est ce qui a donné naissance au calcul du jour du dépassement : date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an. Ce jour était aux alentours du 15 décembre en 1972 (c’est-à-dire que l’on était encore quasiment à l’équilibre), il a reculé au 29 juillet en 2019. Pour la France, ce jour survient même dès le début du mois de mai. 

Pour étayer leurs recherches, Dennis Meadows et ses collègues ont réalisé des simulations de plusieurs scénarios tenant compte des interactions entre la population, la croissance industrielle, la production alimentaire et les limites des écosystèmes terrestres. Toutes ces projections conduisent à un « effondrement » dans le courant du 21ème siècle. La date varie seulement en fonction du degré de progrès technique pris en compte. 

Et près de 50 ans après la publication des résultats, les prédictions ne cessent de se confirmer. Les tendances calculées en 1972 se confirment même de façon assez spectaculaire. Aujourd’hui, ces experts estiment que l’on est sur une trajectoire menant à un effondrement autour de 2040. 

Au-delà de la notion d’effondrement (et comment cela va se traduire), ce qui m’intéresse chez Dennis Meadows c’est sa capacité à analyser (presque froidement) les données dont on dispose et à les projeter dans le futur. Il s’est posé courageusement la question : quel est le prix de cette croissance

À l’époque, cette question (et bien sûr les conclusions du rapport) a beaucoup dérangé. C’est encore le cas aujourd’hui évidemment. Car cela remet en cause notre modèle actuel qui paradoxalement n’a jamais autant apporté de confort (matériel) à l’Homme. 

On lui doit aussi l’essor du concept de développement durable dans les années 80. Puis celui de résilience dans les années 2010. 

En 2012, Dennis Meadows affirmait d’ailleurs :

« Il est désormais trop tard pour un développement durable, nous devons maintenant adopter le principe de résilience« . 

 Tout cela n’est pas très réjouissant évidemment. Mais plutôt que de déprimer ou de faire l’autruche*, je me dis qu’il est plus gratifiant de chercher à comprendre le monde qui nous entoure et à agir en conscience. J’aime penser (expression empruntée à Jean-Marc Jancovici) : « Pessimiste dans l’analyse mais optimiste dans l’action 🤗!« .

*lire sur ce même thème l’article suivant sur le blog : On a 20 ans pour changer le monde

La leçon de chantier

  • Déposer vaut (souvent) mieux que rafistoler

J’ai eu une double expérience intéressante récemment sur un chantier. Voilà le contexte : il s’agit de la rénovation d’un appartement en duplex dans un immeuble ancien à Bordeaux. Le projet consiste à réaménager l’espace pour le rendre plus fonctionnel, plus agréable, et à améliorer l’isolation phonique du logement. Il est mitoyen et l’atténuation acoustique existante est en effet très mauvaise. L’idée initiale consistait à apposer un doublage sur le mur mitoyen pour corriger cette nuisance sonore. 

Pourtant, le précédent propriétaire avait déjà réalisé un doublage sur ce même mur. Fallait-il donc rajouter le nouveau doublage sur le premier ou déposer le premier et le refaire à neuf ? Dans le premier cas on perd un peu de surface habitable (environ 1 m² sur la totalité de l’appartement) mais on profite d’une double isolation phonique (la précédente et la nouvelle). À l’inverse, dans la seconde configuration on conserve la surface habitable actuelle mais on prend le risque d’enlever une « couche d’isolation » sur le mur. Même si celle-ci ne semblait pas très bien réalisée, c’était peut-être mieux que rien. 

Pour me décider, j’ai donc demandé à faire un sondage sur un des doublages existants afin de voir sa composition et ce qu’il y avait derrière. On a fait ce sondage à la jonction de la poutre principale du logement, celle qui soutient le plancher de l’étage. Cela permettait de vérifier également l’état de la poutre qui était habillée par un coffrage en plâtre. Ce sondage peut aisément être repris au plâtre si l’on devait finalement conserver le tout en l’état. 

Je n’ai pas été déçu par cette investigation…

Tout d’abord, les doublages existants étaient une simple plaque de plâtre + 50 mm de laine de roche avec des rails posés à même le plancher. Pas franchement idéal comme mise en oeuvre pour garantir une bonne isolation phonique… Ensuite, le mur mitoyen sur lequel étaient apposés les doublages s’est avéré fissuré de partout. A priori rien de grave pour sa stabilité mais en revanche niveau transmission du bruit on ne fait pas beaucoup mieux 😜. 

Enfin, la poutre maîtresse montrait de sérieuses traces de passage de termites. 

On a donc décidé avec la propriétaire de :

  • Déposer tous les doublages
  • Reprendre les fissures du mur mitoyen au plâtre
  • Refaire les doublages à neuf avec une mise en oeuvre garantissant une bonne correction acoustique* (double plaque phonique, bande résiliente sous les rails, isolant acoustique, désolidarisation du doublage avec le mur…) 
  • Déposer l’habillage en plâtre sur toute la poutre
  • Renforcer la poutre en la moisant
  • Faire venir un spécialiste pour le traitement contre les termites

Bien sûr, certaines de ces prestations n’étaient pas prévues initialement et engendrent donc un surcoût au moment du chantier. Ce n’est pas une « bonne » nouvelle sur le coup mais à moyen et long terme c’est une très bonne chose. Cela aura permis de traiter vraiment le problème de la nuisance sonore (et donc de « rentabiliser » l’investissement) mais aussi, et surtout, de prévenir un dommage important au niveau de la structure de l’appartement dans quelques années. 

En rénovation, il est donc souvent bénéfique d’investiguer en profondeur pour comprendre comment le bâti est réalisé. Et traiter ainsi les problèmes à la source. Car les précédentes rénovations cachent parfois des surprises…

*si vous voulez en savoir plus sur l’isolation phonique j’ai publié un article sur le blog : Isolation phonique d’un mur : comment faire mieux (et plus écolo) ?

L’outil que j’utilise

  • J’ai enfin trouvé le crayon idéal pour le chantier ! 

Après de nombreuses tentatives infructueuses je crois que j’ai enfin mis la main sur un crayon qui me convient pour le chantier 😊. Alors quel est-il ? Je vous le dis juste après. 

D’abord pourquoi tant d’effort investi (😅) et à quoi me sert un crayon sur un chantier ?

Bon, en premier lieu il s’agit d’avoir un crayon permettant d’écrire, noter, marquer sur n’importe quel support. Cela peut être sur du papier bien sûr, mais aussi sur un mur, une plaque de plâtre, de la pierre, du bois, du carrelage, etc…

Ça semble peut être anecdotique mais en réalité il faut que le crayon ait plusieurs caractéristiques pour bien répondre à cette demande :

  • Une mine assez épaisse qui ne casse pas au contact du support.
  • Un crayon léger et solide pour l’emporter partout.
  • Une mine rétractable pour ne pas l’abîmer dans sa poche ou son sac (ni se blesser avec).
  • Un taille-mine intégré pour ajuster la mine en toute circonstance.
  • Un clip pour le fixer à un vêtement ou à une pochette.
  • Une mine interchangeable pour avoir plusieurs couleurs et l’adapter en fonction de celle du support.

Combien de fois j’ai cassé la mine en écrivant sur le mur ou bien sorti le crayon du sac et constaté qu’il fallait le tailler (ça arrive tout le temps avec un crayon de charpentier classique par exemple) ! 

Alors voilà, j’ai finalement trouvé un crayon qui répond aux points listés ci-dessus 🤗. Ce crayon c’est le Pica Dry Longlife. Pica* est une entreprise allemande spécialisée dans les crayons techniques pour les professionnels. Ce modèle possède en plus un bouchon « carquois » pour le ranger facilement même avec une seule main. 

Bref, je suis tout content maintenant à chaque fois que je le sors sur un chantier 😋. J’ai pris des mines jaunes et rouges également pour avoir le choix en fonction de la couleur du support (ou pour faire des annotations particulières).

Si ce crayon vous intéresse vous pourrez le trouver ici : Pica Dry Longlife.

*Je précise que je n’ai pas de liens commerciaux avec la société Pica. J’ai acheté le crayon moi-même 😉. Je partage simplement ici mon retour d’expérience ! 

Le mot que j’apprends

  • Phronesis

J’ai découvert ce terme en écoutant l’épisode « Apprendre au 21ème siècle » avec François Taddei de l’excellent podcast Sismique

Il y définit le mot « phronesis » par « l’éthique de l’action« . C’est-à-dire la capacité que l’on a à s’interroger (ou non) sur les conséquences de nos choix et de nos actions. Et à prendre conscience des répercussions sur le vivant, la société et notre environnement en général. 

Ce mot « phronesis » faisait partie des 3 formes de connaissances fondamentales décrites par Aristote (avec « épistémè » pour la science et « technè » pour la technique). Seulement, « phronesis », l’éthique de l’action a progressivement été oubliée et n’est plus enseignée. Une étude montre même que la capacité à penser éthique diminue avec le nombre d’années passées en école d’ingénieur…

Comme toujours, on peut bien sûr se lamenter d’apprendre cela. Mais on peut aussi être heureux d’en prendre conscience et décider d’intégrer cette notion dans nos actions au quotidien !

La citation qui m’inspire

Je termine « Le Meilleur de février » avec cette citation qui résonne bien selon moi avec les points précédents : 

Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible.

– Antoine de Saint-Exupéry

Pour aller plus loin

Si le format de cet article vous a plu vous pouvez découvrir les autres articles de la rubrique « le Meilleur du mois » sur le blog et les 3 derniers ici : 

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