Réguler l’humidité dans sa maison et éliminer les moisissures

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L’humidité est sans doute la première cause de dégradation d’un logement. L’eau peut en effet s’infiltrer partout et causer des dégâts importants que l’on voit souvent une fois qu’il est trop tard. Réguler l’humidité et éliminer les moisissures est donc un enjeu majeur. 

Au quotidien, un logement humide a aussi un impact sur notre santé. L’ADEME estime ainsi que plus de la moitié des logements présentent des moisissures. Au-delà de 3 m², on considère d’ailleurs que c’est un critère d’insalubrité (logement dangereux pour la santé des occupants et du voisinage). 

Vous avez donc statistiquement une chance sur deux d’être concerné par ce problème (et donc intérêt à lire la suite 😉).

Alors comment savoir si mon logement est humide ?

Quels sont réellement les risques pour ma santé et la pérennité de ma maison ?

Quelles sont les solutions pour résoudre les problèmes d’humidité chronique et éliminer les moisissures ? 

Et quelles actions mettre en place dès maintenant pour limiter les dégâts ? 

Des risques majeurs sur le bâti et pour notre santé

Comment l’eau dégrade votre logement

Lorsque l’eau s’infiltre dans la maison elle peut causer des dégâts importants. D’abord au niveau de l’aspect esthétique (tâches, auréoles…) mais aussi et surtout du point de vue structurel

Dans un mur en pierre l’eau provoque la déminéralisation de la pierre qui engendre un effritement progressif et qui à son tour rend la pierre non porteuse. Si l’eau est chargée en sels, du salpêtre peut aussi se développer. Dans un mur avec un enduit, l’eau génère des fissures qui cassent le revêtement en surface et qui peuvent progresser en profondeur à l’intérieur du mur en cas de gel. 

Dans un mur avec une isolation rapportée (intérieure ou extérieure), l’eau détériore les matériaux dont l’isolant qui se tasse sous le poids de l’eau et ne remplit plus sa fonction de barrière thermique.  

Sur les constructions en bois (charpentes, planchers etc…), la présence d’humidité peut favoriser le développement de champignons comme la mérule, qui détruit la cellulose contenue dans le bois jusqu’à provoquer un risque d’effondrement de la structure

La mérule est un champignon qui attaque le bois

La mérule est un champignon qu’il faut signaler à la mairie car il attaque le bois

La présence d’eau dans une maison est donc un problème à prendre très au sérieux. 

C’est aussi une question esthétique. Car bien souvent, on s’aperçoit de l’humidité excessive en constatant des tâches sur les murs ou les plafonds. Celles-ci sont le signe que des moisissures se développent et qu’il est temps d’intervenir. 

Le syndrome du bâtiment malsain

Ces moisissures peuvent être à l’origine de troubles, de gênes au quotidien, voire de problèmes de santé pour les habitants. C’est un phénomène identifié par l’OMS sous le nom de « syndrome du bâtiment malsain ». Les occupants relatent avoir des symptômes divers comme des démangeaisons, des irritations, des difficultés respiratoires, des maux de têtes et même des effets neurologiques chez les enfants. Un environnement trop humide, dans lequel l’air ne se renouvelle pas correctement est donc source d’inconfort et a un impact direct sur notre santé

Les sources d’humidité dans le logement

Pour lutter contre l’humidité dans sa maison il faut d’abord bien identifier les causes. Et elles peuvent être nombreuses. 

L’humidité produite à l’intérieur du logement

Saviez-vous qu’une personne rejette jusqu’à 2 litres de vapeur d’eau par jour (respiration, transpiration). La douche, la cuisson, la vaisselle, le séchage du linge, le lavage des sols sont autant d’activité qui produisent également de la vapeur d’eau.

La cuisson émet beaucoup de vapeur d'eau

La cuisson dégage de la vapeur d’eau qu’il faut évacuer

Cette vapeur d’eau s’accumule alors dans la maison si elle n’est pas évacuée vers l’extérieur (voir plus loin). Et lorsque cette vapeur d’eau entre en contact avec une paroi froide (fenêtre, même en double vitrage dans certains cas), mur non ou mal isolé, pont thermique, porte donnant sur l’extérieur), alors elle se condense et des gouttelettes d’eau se forment à la surface de contact. Finalement, cette eau liquide pénètre dans les parois et cause les dégâts que l’on connait. 

L’humidité en provenance de l’extérieur

En plus de l’eau issue des activités des personnes, la maison est également soumise aux « assauts » de l’eau par l’extérieur

Il y a d’abord bien sûr la pluie qui peut s’infiltrer par les défauts de construction du bâtiment :

  • Toitures et couvertures non entretenues
  • Chéneaux et gouttières bouchées qui débordent
  • Solin de cheminée non étanche
  • Fissures dans les murs qui laissent l’eau passer en cas de vent
  • Fenêtre de toit défectueuse
  • Pourtour goudronné de la maison (ou autre revêtement étanche) sur lequel l’eau de pluie stagne et « rebondit » alors sur les murs

Il y a aussi l’eau en provenance du sol. Celle-ci peut remonter par capillarité dans les murs ou les soubassements et ne pas s’évaporer correctement si cela n’a pas été anticipé. L’exemple courant est l’humidité que l’on retrouve dans une cave. Autre cas avec une dalle béton sur terre-plein : l’étanchéité de la dalle force l’eau à migrer vers les murs périphériques qui se chargent alors en eau. 

La base des murs est souvent chargée en eau

Les enduits au ciment sur les murs anciens empêchent l’eau du sol de s’évaporer

Alors quelles sont les précautions à prendre si l’on fait des travaux pour éviter ces désordres ?

Quelles sont les solutions curatives à mettre en oeuvre pour se débarrasser de l’humidité ?

Les solutions pour lutter contre l’humidité et éliminer les moisissures

Une fois que l’origine de la présence d’eau dans la maison est identifiée, il convient d’agir pour stopper les dégâts. 

Je ne vais pas développer ici les solutions curatives du type absorbeur d’humidité ou spray anti-moisissures. Celles-ci ne résolvent en rien le problème sur le long terme donc ça n’a pas grand intérêt. 

Pour préserver son logement de l’humidité et des moisissures de façon pérenne il y a 3 grands principes à appliquer : « Protéger » – « Drainer » – « Évacuer« .

Protéger des infiltrations extérieures

Bien entretenir sa toiture et les organes de collecte des eaux pluviales vous garantit déjà de vous prémunir des infiltrations par la pluie. Faites venir un couvreur pour contrôler l’état de la couverture tous les 5 ans maximum (et après une grosse tempête si vous pensez qu’il peut y avoir eu des dommages). Parfois il s’agit simplement d’une tuile qui a bougée et qui laisse passer l’eau. 

Des fissures dans un mur de façade sont à reprendre également dès leur apparition sous peine de les voir s’agrandir rapidement sous l’effet de l’eau (notamment si vous êtes dans une région soumise au gel). Vous pouvez par exemple colmater la brèche avec un enduit de rebouchage adapté pour l’extérieur et à votre type de mur

Drainer les sols autour de la maison

Pour éviter que l’eau contenue dans le sol ne s’accumule au pied de la maison, une solution efficace peut être de réaliser un drain en périphérie. Il s’agit de creuser une tranchée de 50 à 80 cm de large et 50 cm à 1 m de profondeur par exemple dans laquelle on vient mettre un drain (routier ou d’épandage) recouvert de gravier 20/40 (cela peut être également du verre expansé).

Attention toutefois à ne pas fragiliser les fondations de la maison en réalisant cet ouvrage. Ainsi, dans le bâti ancien il est souvent recommandé de faire le drain un peu en retrait du mur. Si le sol est argileux il est également préférable de ne pas toucher au sol directement en contact avec la maison. Car celui-ci bouge en fonction de la teneur en eau (effet de retrait-gonflement). Modifier le sol pourrait alors engendrer une modification des charges sur les fondations ce qui n’est pas souhaitable. 

Évacuer l’humidité intérieur

Bien ventiler les espaces de vie

À l’intérieur de la maison, il faut évacuer la vapeur d’eau émise par les activités des occupants. Pour cela, l’objectif est d’assurer une ventilation efficace à l’intérieur de la maison. Le fait de renouveler l’air permet de faire baisser le taux d’hygrométrie (représentant la quantité d’eau contenue dans l’air) en apportant de l’air « neuf » depuis l’extérieur. Un air « sain » doit ainsi avoir une hygrométrie comprise entre 40 et 60%.

La réglementation impose d’ailleurs pour tous les logements construits après 1982 une « aération générale et permanente« . Celle-ci peut être assurée par une ventilation naturelle ou mécanique. Les débits d’air extrait à satisfaire sont les suivants (m3/h) : 

Débits d'air extraits à satisfaire dans le logement

Débits d’air extrait à satisfaire dans le logement (source ADEME)

Elle précise également que la circulation d’air doit se faire depuis des entrées d’air situées dans les pièces principales (salon, chambres) jusqu’à des sorties dans les pièces de service (cuisine, salle de bains, WC). Vérifiez chez vous que les bouches d’aération ne sont pas obstruées (ni fermées). Vous pouvez placer une feuille de papier toilette contre la bouche et voir si elle reste plaquée (signe que la ventilation fonctionne correctement). 

En rénovation ou construction écologique on privilégie les dispositifs de ventilation naturelle si vous habitez dans une région où le climat est doux en hiver. Pour les autres, une possibilité est de mettre en place une ventilation mécanique double-flux qui récupère les calories contenues dans l’air extrait pour préchauffer le nouvel air entrant (et réduire ainsi les dépenses de chauffage). Il existe des dispositifs décentralisés spécifiques pour la rénovation (encombrement réduit et simplicité d’installation). Ces derniers s’installent pièce par pièce directement sur le mur donnant sur l’extérieur. 

Outre l’intérêt pour chasser l’humidité excessive, bien ventiler son logement est bénéfique pour améliorer la qualité de l’air que l’on respire au quotidien. L’air intérieur est en effet bien souvent plus pollué que l’air extérieur. 

Laisser respirer les murs

Pour évacuer l’humidité contenue dans les murs il est généralement nécessaire de réaliser quelques travaux. Car si cette humidité est présente, c’est que la composition du mur ne laisse pas transiter correctement la vapeur d’eau.

On l’a vu, cette humidité résulte de la condensation de la vapeur d’eau au contact d’une paroi froide (murs ou fenêtres). Ce qui arrive très souvent en hiver dans une maison mal isolée.

Lorsque l’air chaud et humide migre vers l’extérieur, il se refroidit jusqu’à atteindre ce qu’on appelle le point de rosée. C’est la température à partir de laquelle la vapeur d’eau contenue dans l’air change d’état pour passer à l’état liquide.

Des gouttelettes se forment alors sur le mur ou sur les vitrages (cas le plus visible dans une salle de bain en hiver par exemple). Ce phénomène est lié au fait que l’air froid ne peut pas contenir autant d’eau à l’état gazeux que l’air chaud (on le ressent aisément dans les climats froids où l’air est très sec et à l’inverse dans les climats chauds où l’air est plus humide).  

Gouttelettes d'eau à la surface d'un vitrage

L’air chaud se condense au contact d’une paroi froide (ici un vitrage)

Donc si la maison est mal isolée, l’air chaud et humide se refroidit brutalement au contact d’une surface froide ce qui provoque l’apparition des gouttelettes. À noter qu’une maison mal isolée mais très bien ventilée pourrait théoriquement corriger ce défaut (car l’air chaud et humide serait alors mélangé avec de l’air neuf ce qui ferait baisser l’humidité ambiante et donc le risque de condensation). Mais ça ne constitue pas pour autant une solution idéale du point de vue des consommations énergétiques. 

La solution est alors de travailler à la fois sur l’isolation de la maison et sur la bonne composition des murs pour que ces derniers puissent évacuer « naturellement » l’humidité qu’ils contiennent. 

L’importance de la composition des murs pour éviter les problèmes de condensation

En isolation par l’intérieur

Lorsque le mur est isolé par l’intérieur, la partie à l’extérieur de l’isolant (béton, brique, parpaing…) est alors une « paroi froide« . Il faut donc éviter que de l’air chaud et humide ne viennent à son contact. Pour cela il est préconisé de mettre en oeuvre un frein-vapeur du côté « chaud » de l’isolant pour empêcher la vapeur d’eau de traverser l’isolant et d’entrer en contact avec le mur froid. 

Les freins-vapeur se caractérisent par leur résistance à la diffusion (notée « Sd »). Plus le mur est étanche (béton par exemple), plus le « Sd » doit être élevé (choisir un Sd de 18 dans le cas du béton). La mise en oeuvre du frein-vapeur doit être bien faite pour éviter les ruptures d’étanchéité de la paroi (qui auraient pour conséquence de créer des points froids où la vapeur d’eau se condensera). 

En outre, la liaison des murs avec les menuiseries doit être soignée pour assurer une continuité de l’isolation. S’il y a des ponts thermiques (rupture d’isolation), il y a risque de condensation car une paroi froide se retrouve alors en contact avec l’air intérieur. 

Enfin, une solution alternative peut être de créer une paroi isolante ventilée (sans frein-vapeur donc). Une lame d’air est laissée entre l’isolant intérieur et le mur extérieur. Celle-ci permet l’évacuation de l’humidité excédentaire vers l’extérieur. 

En isolation par l’extérieur

C’est la solution idéale pour éviter les ponts thermiques et donc les risques de condensation dans les murs. L’isolation par l’extérieur offre une « couverture » complète à la maison et supprime les points sensibles (ponts thermiques des nez de dalle, des murs de refends…). 

Il faut néanmoins que le matériau de parement extérieur soit très ouvert à la vapeur d’eau pour que celle-ci ne se retrouve pas enfermée derrière lui.

Dans tous les cas on privilégiera un isolant perspirant (qui laisse passer l’humidité) comme la fibre de bois par exemple.  

Le cas du bâti ancien

Dans le bâti ancien c’est un peu particulier car les matériaux qui composent les murs (pierres maçonnées et enduit à la chaux, torchis, terre crue, briques pleines) offrent des propriétés hygrométriques intéressantes sans isolation. Le mur « ancien » est ainsi naturellement « respirant » et possède une très bonne inertie (il garde longtemps la chaleur ou la fraîcheur ce qui améliore le confort en été comme en hiver, cf. les églises en été par exemple). 

Les problèmes d’humidité dans le bâti ancien sont généralement dues à des revêtements étanches qui ont été ajoutés ces dernières décennies à la surface des murs. Cela peut être un enduit au ciment mis en place pour réparer des fissures ou rejointer des pierres. Ou un isolant étanche à la vapeur d’eau comme le polystyrène pour limiter l’effet de paroi froide ressenti. 

La composition des murs joue un rôle important dans la régulation de l'humidité de l'air

La correction thermique naturelle du mur ancien (source ATHEBA)

Car c’est souvent ça le problème du bâti ancien. Les parois intérieures sont « froides » ce qui engendre un certain degré d’inconfort quand on est à proximité. Mais comme ils sont « respirants », il n’y a pas (ou peu de condensation). La pose d’un enduit isolant chaux-chanvre permet généralement de corriger ce défaut de paroi froide tout en conservant son caractère respirant. 

Les aides pour agir dès maintenant contre l’humidité et les moisissures

Pour terminer je voudrais simplement évoquer les possibilités d’accompagnement qui existent pour ce type de travaux. 

D’abord, votre assurance habitation couvre les dégâts des eaux, donc les conséquences des infiltrations ou des fuites d’eau à l’intérieur de votre logement. Renseignez-vous néanmoins auprès de votre assureur pour connaître le périmètre de la prise en charge. À noter qu’en cas de sinistre, celui-ci doit être déclaré rapidement (sous 5 jours) pour bénéficier de l’aide de l’assurance. Ce contrat ne prend pas en revanche en charge les travaux d’entretien ou de réparation qui ont causés les dégradations (l’assurance ne répare que les conséquences, pas les causes). Ces derniers sont à votre charge (toiture, charpente, fissures extérieures…). 

Si vous réalisez des travaux d’amélioration du bâti vous pouvez dans certains cas obtenir des aides financières de la part de la Caisse d’allocations familiales, de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) et également des aides publiques dans le cadre des programmes de rénovation énergétique (CITE, CEE, prime énergie…). Renseignez-vous auprès de l’espace info-énergie de votre commune pour connaître les spécificités liées à votre situation. 

Pour aller plus loin

Voilà, merci d’être arrivé-e jusqu’ici ! J’espère que cet article vous est/sera utile. D’ailleurs, dites-moi dans les commentaires si l’humidité chronique et les moisissures sont un problème que vous rencontrez chez vous ! 

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