Voici un nouvel article de la série « FAQ Éco-construction ».
Comme pour la précédente, je ne vais pas traiter d’un sujet en particulier mais plutôt apporter mes réponses aux questions que les lecteurs-rices me posent le plus souvent.
Dîtes-moi dans les commentaires si le format vous intéresse et je ferai un nouvel article avec les questions laissées en attente pour cette fois-ci.
C’est parti !
1 – Combien coûte un projet de rénovation ?
Cette question revient évidemment tout le temps. Car c’est souvent par là que l’on commence à réfléchir à son projet.
Quel est le budget à prévoir pour des travaux de rénovation ?
La réponse à cette question conditionne beaucoup de choses par la suite : faisabilité, ampleur des travaux, choix des matériaux, accompagnement externe ou auto-rénovation, etc…
Avant d’entrer plus dans le détail je dois d’abord indiquer ce dont vous vous doutez : tous les projets sont différents, donc les budgets aussi. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu dans le prix final d’un projet. La plupart de ces paramètres dépendent directement de vous et de votre projet : matériaux voulus, surface à rénover, implication personnelle dans les travaux ou non… Mais il y en a d’autres qui ne sont pas liés directement à votre projet, comme par exemple l’endroit où vous habitez. Les prix varient ainsi en fonction des régions. C’est souvent plus cher en Île-de-France et dans les grandes agglomérations par exemple car les artisans comptent plus de temps de trajet pour aller sur le site. Les accès et les conditions d’intervention sont généralement également plus difficiles.
Mais pour vous donner une idée, voici ce que j’observe sur la région de Bordeaux (on peut supposer que les prix sont les mêmes dans les autres grandes villes françaises). Je présente ici des prix en € HT / m² de surface de plancher rénovée :
- 500 € HT / m² : la rénovation est partielle et vous vous investissez beaucoup dans les travaux, par exemple pour tous les lots de second oeuvre (revêtements sols, peintures…).
- 1000 € HT / m² : la rénovation est globale (on touche à toutes les pièces) et les travaux peuvent être réalisés par une entreprise. Il n’y a pas de travaux exceptionnels ni d’extravagance dans le choix des matériaux mais vous pouvez espérer un projet complet et très satisfaisant. La décoration et l’électroménager ne sont généralement pas inclus.
- 1500 € HT / m² et plus : nécessaire si en plus de la rénovation globale des travaux lourds sont prévus, comme une extension, une surélévation, le remplacement de la toiture. Ou si vous optez pour des prestations haut de gamme pour l’aménagement intérieur : cuisine sur mesure, mobilier sur mesure, matériaux coûteux…
Ce qui peut induire en erreur quand on cherche à estimer son budget c’est la différence entre le prix du matériau dans les magasins et le prix final de ce matériau posé chez vous. Par exemple, un parquet contre-collé à 45 € / m² au magasin finit généralement à plus de 100 € / m² une fois posé chez vous. Car au prix de la fourniture il faut ajouter les consommables (colles, sous-couches, étanchéité) et la main d’oeuvre. Autre exemple, un WC suspendu complet avec bâti-support coûte environ 300 € à l’achat. Mais il peut être facturé 900 € par le plombier (pour la pose et les raccordements, sans compter l’arrivé d’eau et l’évacuation), auquel il faut ajouter encore 100 à 150 € pour l’habillage du bâti-support par le plaquiste et encore quelques dizaines d’euros pour la peinture.
2 – Faut-il faire appel à un architecte ou à un entrepreneur ?
Si votre projet porte sur une surface de plancher supérieure à 150 m², il est obligatoire de faire appel à un architecte pour le dépôt de la demande de permis de construire. C’est également le cas si vous faîtes une extension et que la surface totale après travaux dépasse les 150 m².
Dans les autres cas, vous faites ce que vous voulez.
Donc je dirais que le choix entre un architecte ou un entrepreneur (qui peut être maître d’oeuvre ou assistant à maîtrise d’ouvrage) dépend de vous, de votre projet et de vos attentes. Entre ces deux professions il n’y a pas de vérité absolue mais on peut quand même dresser quelques spécificités liées à leurs formations respectives :
- L’architecte : sa valeur ajouté selon moi réside principalement dans la réalisation des plans, dans l’esthétique général et le choix des matériaux. Il a habituellement un réseau d’entreprises avec lesquelles il travaille régulièrement (tout comme l’entrepreneur). Il est en revanche moins à l’aise il me semble pour chiffrer précisément le coût du projet, notamment s’il y a des spécificités techniques. Il peut donc parfois y avoir des plus-values non prévues au moment de la consultation des entreprises.
- L’entrepreneur : à l’inverse, la compétence première de l’entrepreneur est sa connaissance technique des principes de construction et son expérience dans le suivi de chantier. Il-elle a souvent une formation d’ingénieur ou a suivi un cursus technique d’un métier du bâtiment (charpentier, économiste…). Il ne sera donc pas nécessairement force de proposition pour le « design » intérieur mais saura évaluer avec précision le prix du projet.
Ce sont donc je pense des profils finalement assez complémentaires. Dans l’idéal il pourrait être judicieux de faire appel à un architecte pour la définition du projet et les plans (jusqu’au dossier PC par exemple) et de confier ensuite le travail à un entrepreneur. En prévoyant que ce dernier puisse dialoguer en amont avec l’architecte pour bien valider les principes définis dans le dossier du permis de construire.
3 – Comment convaincre autour de soi de l’intérêt de l’éco-construction ?
On peut d’abord rappeler les bénéfices de l’éco-construction pour apporter de la valeur à notre propos :
- Préserve les ressources naturelles et plus largement les conditions de vie sur Terre.
- Protège notre santé des produits chimiques et des polluants habituellement présents dans les matériaux conventionnels.
- Permet de réaliser des économies sur le long terme.
- Instaure un autre modèle économique, basé sur les externalités positives, l’économie circulaire, les emplois locaux.
- Éveille à la beauté de la nature et à la magie du vivant.
- Participe à plus de confort, de bien-être et de sérénité.
Ces arguments sont bien réels et vous pouvez les étayer avec les éléments contenus dans les articles de ce blog.
Cela permet aussi éventuellement de se rassurer soi-même lorsque l’on a des doutes qui reviennent ou que l’on fait face à beaucoup d’adversité.
Enfin, j’ai aussi constaté que la meilleure façon de convaincre est tout simplement de faire. En faisant, on montre d’abord que ce que l’on dit est possible, on devient plus crédible, plus aligné avec ses valeurs (et cela se ressent) et on peut inspirer plus facilement la personne. Cependant, ne vous acharnez pas, car il sera de toute façon quasi impossible de convaincre une personne qui pense le contraire et qui n’a pas envie de changer d’avis 😅.
Pour aller plus loin
Voilà pour cette FAQ Éco-construction #2 !
Dites-moi dans les commentaires si ce format vous est utile. Vous pouvez également retrouver d’autres réponses aux questions dans la rubrique « FAQ« sur le blog.
Si vous avez une question particulière, envoyez-moi un message via la page « Contact« . J’ajouterai les questions les plus courantes dans les prochains articles de cette série.
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Enfin, si vous avez un projet de travaux et que vous vous posez des questions comme : Comment avancer ? Quels matériaux choisir ? Comment faire autrement et plus écologique ? Comment mieux aménager l’espace pour le rendre fonctionnel et confortable ? Comment analyser les devis et discuter avec les entreprises ? C’est mon métier de vous accompagner. Envoyez-moi un message pour en discuter et voir comment je peux vous aider dans cette aventure !
D’ici là, prenez soin de vous 🙏.
Super article, très intéressant et pragmatique ! Merci 😀
Merci Marion !
Je vais donc continuer à écrire des articles avec ce format 😉 !
Bonjour, je reviens sur l’enduit sur les murs en pierre. On retrouve souvent la solution de l’enduit à la chaux, mais pas mal de maisons bordelaises ont été enduites avec du plâtre aussi. Et ce que j’en vois c’est que la pierre est bien conservée derrière cet enduit plâtre. A condition qu’il n’y ait pas eu d’infiltration comme chez moi. Qu’en pensez-vous ? Et surtout connaissez-vous un artisan qui pratique encore cette technique fort salissante ?
Bonjour Martin, effectivement c’est parfois le cas, mais le plâtre empêche la pierre de bien « respirer ». Et s’il y a de l’humidité cela va tâcher le plâtre et dégrader la pierre sur le long terme. Il est donc préférable de réaliser un enduit à la chaux qui permet de laisser l’humidité s’évacuer. C’est aussi une technique qui ne nécessite pas de ponçage à la différence du plâtre. Le chantier est donc plus propre. Envoyez-moi un message (via la page Contact) si vous voulez plus de renseignements 🤗.