Que s’est-il passé pour moi en ce mois de mars ?
Évidemment, avec le confinement les choses ne se sont pas passées comme prévu. J’ai néanmoins pu travailler sur les chantiers au début du mois et ensuite depuis la maison. J’ai aussi pris du temps pour écrire de nouveaux articles sur le blog, dont la série dédiée à l’autonomie et à la résilience.
Avant de commencer la sélection du mois, je voudrais dire un grand MERCI à celles et ceux qui œuvrent au quotidien pour nous faire traverser cette crise du mieux possible 🙏.
Donc sans transition, cet article poursuit la série intitulée « Le Meilleur de… ».
Je partage chaque mois les sujets, ressources et astuces que j’expérimente en ce moment.
C’est parti pour le Meilleur de mars !
La personne que je découvre
- Philip Forrer
Philip Forrer est un jardinier atypique. Je l’ai découvert en cherchant des vidéos sur la permaculture sur YouTube. Quand on s’intéresse à l’écoconstruction le lien vers la permaculture est naturel.
Philip pratique depuis plus de 40 ans la culture sur buttes dans son jardin du Sud de la France, où il fait pousser ses fruits et ses légumes sans engrais, sans pesticides et sans eau.
Son jardin ressemble à une forêt luxuriante où les choses paraissent désorganisées. En réalité, tout y est à sa place. Chaque plante, chaque mousse, chaque brindille jouant un rôle particulier dans la vie, la croissance et la régénération de l’écosystème.
Et pourtant Philip Forrer est un adepte du laisser faire. Il s’inspire ainsi des travaux de Masanobu Fukuoka (le père de la permaculture) et de l’américaine Ruth Stout. Cette dernière avait fait le constat que dans la nature, les plantes poussent sans que l’on ait besoin de labourer. Elle a donc voulu s’en inspirer et a couvert le sol de 30 cm de foin. Elle a posé ses pommes de terre directement sur le foin et les a recouvertes d’herbes. Les pommes de terre ont poussé parfaitement.
Dans son « jardin d’abondance » Philip Forrer reproduit donc cette technique sans labour. Il utilise notamment des troncs de résineux et des branchages pour monter une butte, sur laquelle il dépose 30 cm de terre puis 30 cm de couverture végétale (paillage, déchets de cuisine…). Il sème ensuite directement dans la terre. La couverture permet de garder l’humidité et il n’est donc pas nécessaire d’arroser (sauf éventuellement au moment du repiquage -quand on sème- si la couverture n’est pas assez humide).
Cette technique repose aussi sur une sélection progressive des plantes les plus disposées à pousser dans ce milieu. Ainsi, à chaque récolte, il prend la plus belle tomate ou la plus belle courgette et réutilise ces graines pour planter le rang suivant. Car lorsque l’on arrose trop souvent, la plante s’y habitue et devient dépendante de cet apport régulier et artificiel. Enfin la couverture végétale apporte par sa décomposition lente, les nutriments essentiels à la croissance des plantes.
Grâce à l’absence de labour, le sol est toujours vivant et certaines plantes reviennent toutes seules, comme les poireaux, les betteraves, les pommes de terre, les courgettes, les potimarrons ou les radis. Même l’hiver, sous la neige, les légumes se conservent grâce à la chaleur dégagée lentement par la butte.
Philip pratique également « l’électroculture » (j’ai découvert ce terme grâce à lui). Cela consiste à soumettre les plantes à un courant électrique pour stimuler leur croissance. On s’est en effet rendu compte que dans ces conditions, le rendement des jardins était amélioré. Les pharaons semblaient déjà l’avoir identifié dans leurs cultures lorsqu’elles étaient entourées de pierres contenant du cuivre et du zinc (créant ainsi un champ électrique entre les 2). Plus récemment, les expériences menées ont également démontrées l’intérêt de cette technique.
Concrètement, Philip plante tous les 7 m des piquets de cuivre dans le sol au bout desquels il installe un fil de fer recouvert de zinc. Cette « antenne » crée un courant électrique entre le ciel électropositif et la terre qui est électro négative. Les plantes sont alors plus hautes, plus fleuries et les fruits et légumes plus abondants. À noter aussi qu’il existe différents dispositifs d’électroculture dont les pyramides de cuivre ou encore les électrodes plantées dans la terre.
« Une petite parcelle transformée en paradis produit plus qu’une grande parcelle agricole. »
Si vous voulez en savoir plus sur ces sujets, je vous mets ci-dessous quelques ressources complémentaires.
Livres :
- Ruth Stout, Gardening without work (Jardiner sans effort).
- Masanobu Fukuoka – La Révolution d’un seul brin de paille.
Vidéos:
- L’abondance végétale selon Philip Forrer
- Le jardin naturel de Masanobu Fukuoka
- L’électroculture dans l’émission Silence ça pousse
La leçon de chantier
- La peinture minérale pour support béton
J’ai testé ce mois-ci une peinture minérale spécialement adaptée pour une application sur un support en béton.
D’abord qu’est-ce qu’une peinture « minérale » et pourquoi est-elle intéressante ?
Une peinture minérale est une peinture qui contient un liant d’origine « minéral » (c’est-à-dire de la roche fragmentée) à la différence par exemple des peintures à l’huile qui utilisent un liant végétal (le plus courant étant l’huile de lin) ou des peintures « acryliques » dites « à l’eau » qui intègrent de l’eau dans leur composition (mais aussi un liant organique, ce qui en fait des peintures souvent peu saines).
La peinture minérale est particulièrement intéressante pour un usage à l’extérieur car sa composition participe à sa grande durée dans le temps. De plus, du fait de sa composition minérale, les eaux pluviales qui vont ruisseler sur cette peinture au fur et à mesure des pluies seront moins polluées, contrairement aux peintures classiques (ces pollutions invisibles appelées micropolluants ont des effets délétères sur l’écosystème, même à très faible dose).
Dans mon cas j’ai donc profité du confinement pour faire des travaux de peinture chez moi. J’ai utilisé la peinture minérale « Concretal » de la marque allemande Keim. Je voulais peindre des palissades en béton banché qui séparent mon jardin de celui des voisins. J’ai choisi cette peinture car elle se compose d’un double liant minéral sol-silicate qui permet de protéger le béton des intempéries et de garantir la tenue de la couleur dans le temps (la teinte est garantie 20 ans par le fabricant !). La couleur est en outre obtenue avec des pigments naturels.
Ces performances sont dues au phénomène de « silicification » (plus facile de l’écrire que de le dire à haute voix 😜 !) qui se crée entre le liant minéral et le béton. La peinture se combine chimiquement avec le support, la pénètre et devient indissociable de celui-ci. C’est ça qui permet une grande durabilité (à la différence des peintures plus classiques qui ne forme qu’un film à la surface). En plus, elle protège le béton car elle est hydrophobe, perméable à la vapeur d’eau, résistante à la chaleur, aux UV, à la pollution et aux pluies acides. Le support est ensuite facile à nettoyer car cette peinture ne craint pas l’eau une fois prise dans le béton.
J’ai appliqué un couche de sous-couche (pré-teintée) et une couche de finition au rouleau. Les outils se lavent à l’eau sans problème. Je trouve le résultat très satisfaisant.
Après l’application de la peinture minérale sur la palissade en béton
L’outil que j’utilise
- Folding@Home
C’est un outil un peu particulier que je vous présente cette semaine car il ne concerne pas l’écoconstruction mais directement la crise liée au coronavirus.
Folding@home est un logiciel porté par l’Université Washington de Saint-Louis au États-Unis qui permet de mettre en réseau des ordinateurs pour réaliser des calculs nécessaires à la recherche scientifique.
Habituellement ce logiciel est dédié à la recherche sur les protéines, dont la forme complexe rend les calculs très « lourds » (certains calculs prendraient plus de 500 ans avec un ordinateur classique). Mais dans le contexte du coronavirus, les chercheurs ont décidé de le mettre à disposition pour réaliser des simulations liées à la recherche d’un remède au COVID-19.
Pour renforcer la puissance de calcul, ce logiciel met en réseau toute une série d’ordinateurs appartenant à tout un chacun. La plupart de nos ordinateurs sont en effet beaucoup plus puissants que ce qu’il est nécessaire pour l’usage quotidien que nous en faisons. Même si vous regardez une vidéo en haute définition ou que vous faites un meeting Skype, il reste toujours un peu de puissance disponible. C’est donc ce reste de puissance que le logiciel se propose d’utiliser.
Rassurez-vous cela ne ralentira en rien votre ordinateur (vous pouvez d’ailleurs choisir la configuration « Light » au moment de l’installation pour une utilisation basse des ressources) et vous pouvez choisir de stopper le programme à tout moment.
Donc si vous voulez vous aussi mettre à disposition votre ordinateur pour aider la recherche scientifique sur le coronavirus vous trouverez le lien de téléchargement et des informations sur les programmes de recherches concernés ici (en anglais) : Folding@home.
Vous pouvez lire les articles de France Info ou de Ouest France à ce sujet.
Nota : à ce jour le programme a réussi à réunir assez de participants pour avoir une puissance de calcul (réunie) plus de 2 fois supérieure à celle de « Summit » le plus gros supercalculateur au monde !
Le livre du mois
C’est le Printemps et le bon moment pour reprendre une activité au jardin ! Maintenant que la plupart des travaux de ma maison sont terminés, j’ai en effet décidé de m’attaquer au jardin. Et j’aimerais tester la permaculture pour un potager.
Mon jardin possède environ 60 m² de pleine terre donc la permaculture me semble bien adaptée pour maximiser le rendement du potager.
J’ai donc commencé à parcourir ce livre « Permaculture, le guide pour bien débuter » car je suis assez peu expérimenté en jardinage 🤓. C’est un ouvrage bien fait, à la fois suffisamment détaillé pour avoir de vrais conseils pratiques mais il est aussi synthétique pour ne pas se perdre pour un (presque) débutant comme moi. Il aborde au travers de 7 chapitres et 116 pages les thèmes suivants :
- Laisser le sol travailler
- Faire des déchets des ressources
- Replanter des arbres
- Un jardin à énergie solaire
- Une attention particulière à l’eau
- La santé par l’équilibre
- Jardiner avec des animaux
Ce que je trouve particulièrement intéressant aussi c’est que pour chaque chapitre il y a une rubrique « Jardiner en ville » spécialement dédiée aux petites surfaces et contraintes du jardinage en milieu urbain. Ainsi on trouve des conseils pour cultiver en pots sur un balcon, choisir des espèces à récolte rapide ou à couper (qui repoussent plusieurs fois) pour économiser de l’espace, ou même pour cultiver sans lumière (champignons).
Voilà, maintenant je file pour monter mon carré en lasagne 😋 !
Permaculture, le guide pour bien débuter. Annie Lagueyrie – Rustica éditions.
La citation qui m’inspire
Vous l’aurez compris, le thème du mois est la nature, donc la citation du mois s’en inspire également :
Scrute la nature, c’est là qu’est ton futur.
– Léonard de Vinci
Et vous ?
Qu’avez-vous expérimenté ce mois-ci ?
Partagez votre expérience dans les commentaires ci-dessous ! 🙂
Pour aller plus loin
Si le format de cet article vous a plu vous pouvez découvrir les autres articles de la rubrique « le Meilleur du mois » sur le blog dont les 3 derniers sont ici :
Si vous n’êtes pas encore abonné-e à La Case Robinson et que vous avez le goût de recevoir des conseils et astuces pour réaliser la maison de vos rêves, vous pouvez le faire simplement en indiquant votre email dans un des formulaires du site.
Je vous enverrai les découvertes que j’expérimente au quotidien.
Et si vous êtes sur Instagram, La Case Robinson y est aussi 🤗: @lacaserobinson.
Enfin, si vous avez un projet de travaux et que vous vous posez des questions comme : Comment avancer ? Quels matériaux choisir ? Comment faire autrement et plus écologique ? Comment mieux aménager l’espace pour le rendre fonctionnel et confortable ? Comment analyser les devis et discuter avec les entreprises ? C’est mon métier de vous accompagner. Envoyez-moi un message pour en discuter et voir comment je peux vous aider dans cette aventure !
D’ici là, prenez soin de vous 🙏.
Hello !
Oui la permaculture est source de plein de bonnes idée, n’hésite pas à jeter un oeil au début de ma chaîne YT puisqu’on a filmé depuis le premier coup de pioche jusqu’aux récoltes 🙂
Maintenant je parle de rénovation sur mon dernier blog 🙂
Là on s’occupe avec un parquet cloué sur lambourdes avec du liège en vrac en remplacement d’une chape maigre, voilà nos actus!
Bon confinement à bientôt !
Cédric Giral
Salut Cédric,
C’est noté, j’irai faire un tour sur ta chaîne pour voir ça !
Bon courage pour tes travaux et bonne continuation à toi aussi 🏡