Démarche zéro déchet, comment faire pendant le chantier ?

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Vous êtes peut-être familier et même adepte du zéro déchet à la maison. Bravo Smile !

Si vous lisez régulièrement ce blog, vous savez que c’est une démarche que j’apprécie particulièrement également. En la mettant en pratique, j’ai découvert qu’elle était bien sûr bénéfique pour l’environnement et notre santé mais aussi une source de bien-être et de liberté. 

Mais comment faire lorsque l’on fait des travaux ?

Nous pouvons choisir les matériaux de construction de notre projet mais nous héritons des matériaux existants sur le site. Quelles actions pouvons-nous donc mettre en place ? Vers quelles filières faut-il évacuer ses déchets ? Sont-ils d’ailleurs des déchets ou peuvent-ils encore servir ? Découvrez en 4 étapes comment faire pour avoir un chantier zéro déchet !

“Quand le bâtiment va, tout va… à la poubelle” !

Vous connaissez la célèbre formule sur l’importance du secteur de la construction pour la « santé » de l’économie (j’en avais déjà parlé dans cet article).

Et bien si l’on regarde le volume de déchets associés, c’est au contraire une indigestion pour l’environnement !

Le secteur du bâtiment produit en effet chaque année environ 40 millions de tonnes de déchets (source ADEME). C’est presque 1 million de tonnes par adulte par an !! Ou encore plus de 100 000 tonnes par jour, l’équivalent de 10 tour Eiffel ou 1800 tramway…

Evidemment, cela pose question.

Quelles solutions existent alors et que peut-on faire à notre échelle pour améliorer cette situation ?

Des filières de valorisation existent

Bon, tout de même, une partie des déchets de chantier est déjà valorisée. Il s’agit principalement des déchets “inertes” issus de la démolition des bâtiments (béton, brique, tuiles, pierres, terres). Ceux-ci sont réutilisés en remblais notamment (oui, pour faire de nouvelles routes, émettrices de CO2… mince !).

La législation répertorie 2 autres catégories de déchets :

  • Les déchets “non dangereux et non inertes” (métaux, bois, cartons, plastiques, plâtre, laines minérales, déchets électroniques ne contenant pas de substances dangereuses) : ils sont rarement valorisés même si des filières existent (déchetteries par exemple), car ils sont généralement mélangés et les centres de valorisation ne les acceptent pas non triés. Donc le premier réflexe à avoir sur votre chantier, c’est le tri, comme à la maison Smile  !
  • Les déchets “dangereux” (peintures, vernis, colles, amiante, bois traité, aérosols, hydrocarbures, et tous les emballages souillés par ces matières) : ils contiennent des substances nocives pour l’environnement et/ou la santé. Ils doivent être mis de côté et évacués vers les filières adaptées. Renseignez-vous en amont de votre chantier auprès de la déchetterie de votre commune pour savoir où évacuer ces déchets spécifiques.

tri

Un tri, même sommaire (bois, laine de verre) est simple à réaliser. Crédit photo : La Case Robinson

Généralement, la déchetterie proche de chez vous accepte l’ensemble des déchets issus de votre chantier. Des bennes spécifiques sont prévues pour cela à condition que vos déchets soient bien triés !

Il faut savoir que la loi stipule que vous êtes responsable du devenir des déchets de chantier que vous générez.

Devenez donc un acteur de cette démarche et embarquez avec vous les intervenants (artisans, entreprises) sur votre chantier. Pour cela, indiquez-le dans vos devis signés par exemple !

A noter que certains déchets peuvent être revendus auprès d’entreprises spécialisées, c’est notamment le cas des métaux (cuivre, zinc, aluminium, plomb…). 

Pour connaître les centres de valorisation près de chez vous, vous pouvez consulter le site de la fédération française du bâtiment.

Le déchet le moins polluant est celui qu’on ne produit pas !

Cette formule, bien connue pour l’énergie, vaut également pour les déchets.

Ainsi la première étape de la démarche zéro déchet est de limiter au maximum leur production.

Cela semble évident, mais il faut pour cela s’y prendre suffisamment tôt afin de faire les bons choix. En effet, on peut distinguer 2 familles de déchets :

  • Les déchets existants sur le site, qui sont produits par la démolition notamment. Je préfère d’ailleurs parler de déconstruction car on l’a vu le tri est très important à ce stade. Cela peut également être l’occasion de récupérer des matériaux et ou équipements encore utilisables.
  • Et les déchets générés par notre nouvelle construction. Il peut s’agir d’emballages, de chutes de matériaux non utilisés ou excédentaires, ou encore de cartouches et de pots de peintures, etc… Là aussi, une réflexion approfondie lors de la conception du projet permet de connaître à l’avance les déchets qui seront produits par la construction. Il est donc possible de faire des choix pour limiter leur volume, leur niveau de dangerosité et le centre de valorisation le plus proche.

Nous allons voir dans les paragraphes suivants comment aller plus loin.

Qui a parlé de déchets ?

Lors d’une rénovation, la première étape consiste bien souvent à déconstruire, déposer et curer l’existant. Un certain volume de déchets est alors généré. Malheureusement, dans la dynamique (ou l’urgence ?) du chantier, il est difficile de mettre en place une gestion pertinente de ces déchets et ils finissent alors mélangés dans une benne puis évacués sans valorisation.

Pourtant il est tout à fait possible de faire autrement, et mieux ! Pour cela il est déterminant de réfléchir en amont à cette problématique. Vous pouvez alors vous poser les questions suivantes :

  • Quels types de déchets vont être produits ?
  • Pour chacun, comment peut-on les valoriser ?
  • Quelles sont les filières locales qui les acceptent ?
  • Certains matériaux ou équipements peuvent-ils encore servir à d’autres ?
  • Comment organiser le stockage et l’évacuation de ces déchets pendant le chantier ?

Il n’est pas rare que des “déchets” soient encore tout à fait fonctionnels. Dans ce cas, vous pouvez contacter le centre Emmaüs local. Ils récupèrent beaucoup de choses : portes, placards, appareils sanitaires (WC, douches, lavabos…), radiateurs et viennent gratuitement les collecter sur place. Ils seront réutilisés sur des chantiers d’insertion ou recyclés.

Les anciens radiateurs et appareils sanitaires sont mis de côté pour EMMAÜS. Crédit photo : La Case Robinson

Le réemploi des matériaux pour de nouveaux usages est également à favoriser. Des plateformes de troc ou d’achat/revente de matériaux de construction se développent depuis peu. On peut ainsi citer “Backacia”, “Re.source”, « RotorDC », « Mineka », « Bobi Réemploi » ou tout simplement Le Bon Coin.

Il y a également le travail très intéressant de l’association Bellastock. Elle œuvre pour la valorisation de l’existant et des ressources disponibles sur site lors des chantiers (pour en savoir plus suivez les liens dans la rubrique Ressources en bas de cet article).

Quelques initiatives intéressantes existent également sur des projets de plus grandes ampleurs.

Par exemple, lors de la construction de la salle de spectacle de Bordeaux (chantier sur lequel j’ai travaillé en tant que consultant Haute Qualité Environnementale), les coffrages en bois servant à mouler la coque (en béton…) de la salle ont été réutilisés ensuite pour en faire des rampes de skate Smile ! Leur forme arrondie était en effet tout à fait adaptée. Un bon exemple de valorisation d’un matériau de chantier qui aurait sinon fini à la déchetterie.skate

skate

Ce coffrage en bois sera revalorisé en rampe de skate ! Crédit photo : La Case Robinson

Une construction zéro déchet

“Dîtes-moi de quelle maison vous rêvez, je vous dirai quels déchets vous produirez Smile !” Ce n’est pas très fun, ni le premier sujet auquel on pense lorsque l’on réfléchit à sa future maison, mais on l’a vu, les déchets de chantier sont pourtant un maillon essentiel dans la préservation de notre environnement. Ainsi, l’architecture, le lieu, les matériaux choisis contribuent directement au volume et à la dangerosité des déchets produits.

Quelles sont donc les bonnes questions à se poser pour faire des choix éclairés ?

  • De quelle surface ai-je réellement besoin ? Bien sûr, plus la maison est grande, plus elle générera des déchets au moment de sa construction. J’ai abordé dans un article précédent les bienfaits du minimalisme. C’est une très bonne (et finalement simple) façon de réduire notre impact à la source.
  • Quel mode constructif choisir ? Si vous lisez cet article vous n’êtes sans doute pas un(e) aficionado(a) du béton et de l’isolation en polystyrène. Et vous avez raison Smile ! Choisir des matériaux de construction à faible impact environnemental participe évidemment à la réduction des pollutions liées aux déchets de chantier. Pour cela, je vous recommande de recourir à l’éco-construction en choisissant des matériaux naturels, peu transformés et écologiques (maison à ossature bois, isolation à base de fibre végétale, enduits et peintures naturelles…). Vous protégerez en plus votre santé et celle des artisans !
  • Pour choisir les matériaux adaptés à votre projet, parcourez les articles des rubriques “Matériaux” et “Santé” de ce blog !

Pour aller plus loin

Vous trouverez ci-après une liste de ressources qui peuvent vous être utiles. 

Si cet article vous a plu, et que vous pensez qu’il peut être utile à l’un de vos proches, partagez-le autour de vous ! Si vous avez une remarque ou une question, laissez-moi un commentaire en bas de cette page ! 

Enfin, si vous souhaitez appliquer dès aujourd’hui des actions simples pour améliorer votre maison et votre confort de vie, téléchargez le Petit Manuel du Robinson via l’un des formulaires présents sur le site. Vous serez également informé-e dès la publication d’un nouvel article. 

Merci d’être arrivé-e jusqu’ici 🙂 et à très vite ! 

Ressources

Retrouvez également toutes les références de livres, manuels, magazines que je cite dans le blog dans la Bibliothèque de La Case Robinson !

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