Est-ce que comme moi vous aimez passer du temps dans une cabane, une yourte ou une tiny house ? Pourquoi sommes-nous attirés par ces microhabitats en apparence rudimentaires ? Alors que l’on nous vend en permanence “que le luxe c’est l’espace”, ces habitations simples ont pourtant toujours la cote. Elles sont même considérées par beaucoup comme la solution aux crises environnementale, sociale et économique que nous traversons. Étudions ensemble pourquoi un tel engouement existe et quelles sont les typologies les plus intéressantes aujourd’hui. Puis, choisissez celle qui vous fait envie et lancez-vous !
» Le sujet vous intéresse ? Voici des articles complémentaires sur le blog :
> La construction bois, ou comment réaliser un rêve d’enfant
> Low-Tech vs High-Tech : la guerre des mondes ?
La Case Robinson
Bon, difficile de ne pas avouer mon intérêt pour les cabanes avec le nom choisi pour ce blog ! Comme beaucoup d’enfants j’ai passé pas mal d’étés à grimper aux arbres (les cyprès de Lambert étaient mes favoris dans ma Bretagne natale). Et depuis quelques semaines, je mûris le projet de réaliser le bureau de la Case Robinson au fond de mon jardin. Je ne sais pas encore tout à fait la forme qu’il prendra mais je profite de cet article pour vous présenter mes recherches sur les petites habitations. Yourte, zome, tiny house, container revisité, bus scolaire, la liste n’a comme limite que l’imagination de ses constructeurs. Il en existe donc une variété incroyable, toutes plus amusantes et ingénieuses les unes que les autres !
S’évader, mais pas seulement
La cabane nous évoque bien sûr l’évasion, la liberté, le rêve. Mais retrouver cette insouciance de l’enfance n’est pas la seule raison qui nous pousse à construire ces “petites habitations sommaires” une fois adultes. Au contraire, loin d’une fuite, nous cherchons plutôt à nous reconnecter avec nos aspirations profondes et à revendiquer un mode d’habiter plus en accord avec la nature. Les bouleversements environnementaux qui nous guettent, font de ces “bâtisseurs d’utopies”, de vrais expérimentateurs, alertes et conscients des enjeux actuels.
Ces microhabitats fourmillent en effet de vertus.
- Minimaliste : j’évoque souvent sur ce blog les bienfaits du minimalisme. Les petites habitations en sont une illustration évidente. Avec une surface réduite, tout est optimisé et simplifié pour éviter le superflu. On laisse alors place à la sérénité et au bien-être !
- Écologique : construits à partir de matériaux naturels et locaux, elles nécessitent peu de ressources. Leur conception s’inspirant très souvent du bioclimatisme, elles sont aussi économes en énergie.
- Confortable : de vrais nids douillets ! En contact direct avec la nature environnante, on y ressent un confort naturel, en outre renforcé par les modes constructifs choisis et le faible volume à chauffer.
- Economique : c’est aussi une des raisons de leur succès bien entendu. Les microhabitats sont moins coûteux à construire et à entretenir. Elles proposent une alternative à la hausse continue des prix de l’immobilier. Vous pouvez plus facilement les bâtir vous-même ou alors dans le cadre d’un chantier collaboratif.
- Résilient : c’est le principe originel de la cabane, s’inscrire dans un environnement donné et s’adapter aux évolutions de celui-ci. La simplicité de ces habitations les rend plus facilement démontable et modifiable selon vos besoins. Certains choisissent même de les déplacer au gré de leur aventure !
- Et spacieux ! C’est sans doute ce qui m’a le plus surpris dans mes recherches. Malgré leur surface réduite, les microhabitats donnent une étonnante impression d’espace. 21 m² peuvent suffire pour héberger 4 personnes confortablement, comme en témoigne les maisons transportables et autonomes conçues par HEVA. Si le concept vous intéresse, vous pouvez même le tester le temps d’un week-end, une de ces maisons est disponible à la location dans le Pays Basque !
Maison en bois, 21m², Crédit photo : HEVA Concept
Quel Robinson êtes-vous ?
Pour vous aider à choisir votre future maison, je vous propose ici une sélection de microhabitats, parfois insolites, mais toujours écologiques et confortables !
Tiny house
Si vous n’êtes pas familier de ce terme, il s’agit du nom donné à de petites maisons mobiles construites en bois. Apparues aux Etats-Unis, elles connaissent un grand succès depuis quelques années en France. Elles s’inscrivent dans un mouvement qui prône la réduction de la taille de son espace de vie, pour réduire notre dépendance financière à l’habitat ainsi qu’au mode de vie capitaliste. Posées sur une remorque et autonome, elles proposent également une forme de liberté géographique et matérielle.
Tiny houses, Crédit photo : Baluchon
Yourte
C’est probablement la typologie la plus accessible à réaliser soi-même et la plus économique (compter 15 000€ pour une yourte de 38m²). Cette simplicité ne présage toutefois pas d’un confort réduit, bien au contraire ! Habitat traditionnel des nomades d’Asie centrale, elle se compose généralement d’une seule pièce avec un poêle central pour le chauffage. Sa forme arrondie lui confère une ambiance particulièrement chaleureuse et lumineuse, renforcée par des ouvertures sur la façade Sud ainsi qu’au centre de la toiture. Elle peut se monter en quelques jours seulement. Vous pouvez vous faire accompagner dans cette aventure par des coopératives comme La Frênaie par exemple.
Yourte, Crédit photo : La Frênaie
Zome
J’ai découvert le zome récemment, et j’ai été assez fasciné par l’énergie qu’il dégage. C’est d’ailleurs le sens donné à cette architecture particulière : stimuler la circulation de l’énergie par des formes rondes, dynamiques et des symboles qui invite à la méditation (losange, spirales, facettes). Un zome n’est donc pas une habitation neutre, mais une expérience initiatique au plus près de soi (et des étoiles ) !
Zome, Crédit photo : Zomementvotre
Container
Face à la croissance continue de la consommation mondiale et du transport maritime, recycler les containers (ou conteneurs) pour en faire des habitations est une idée séduisante. Leur structure métallique et leurs dimensions sont en effet bien adaptées pour créer des volumes habitables. Un conteneur offre ainsi une surface d’environ 25m². On peut ensuite les assembler pour créer plusieurs pièces, pour des bureaux ou des logements étudiants par exemple ! Une résidence universitaire utilisant ce principe existe aujourd’hui au Havre.
Et de nombreuses entreprises, comme Contain Life, basée dans le sud de le France, se spécialise ainsi dans la transformation de conteneur maritime en constructions écoresponsables. Bon vent !
Résidence Universitaire, Le Havre, Crédit photo : Vincent Fillon
Maison container, Crédit photo : Catherine Rannou
Et plus insolite encore !
Comme évoqué précédemment, il existe une grande variété de typologies. On peut ainsi encore citer :
- La reconversion d’un bus en habitation : les dimensions d’un bus se prêtent bien à un aménagement pour en faire un logement. Un exemple ci-dessous !
Bus habité, Crédit photo : SkoolieLove
- La paillourte : elle reprend les codes de la yourte mais avec des murs en bottes de paille pour l’isolation.
Paillourte, Crédit photo : David Mercereau
- La maison « figue » : imaginée par Guillaume de Salvert, elle s’inspire elle aussi de la yourte, à sa façon ! Si vous aussi vous voulez une figue, vous pouvez contacter l’association “Habitat libre en Poitou”, qui œuvre pour la promotion et la défense de l’habitat libre, et des alternatives de vie.
Maison figue, Crédit photo : Guillaume de Salvert
- La cabane tressée : une vraie cabane plutôt qu’une maison, elle est réalisée à partir de rejets de châtaignier, souples et imputrescibles. Vous pouvez en découvrir et vous former à leur construction dans l’éco-lieu Artimbal dans le Gard !
Cabane tressée, Crédit photo : La Maison Écologique
- La flexyourte : autre forme de cabane, il s’agit d’un abri léger composé d’une armature en bambou. Cette plante très répandue et parfois envahissante est ainsi revalorisée. L’association Les Tit’B Libres fournit sur son site toutes les étapes pour construire sa propre cabane. A vous de jouer !
Flexyourte, Crédit photo : Flexyourte
La question de l’autonomie
Si l’approvisionnement énergétique pour le chauffage et l’électricité peut se faire de manière autonome (par un poêle à bois et des panneaux solaires par exemple), l’accès à l’eau et à l’assainissement est un sujet souvent plus complexe. Bien sûr, si vous installez votre microhabitation sur un terrain connecté aux réseaux d’eau potable et d’eaux usées, la question ne se pose pas. Dans le cas contraire, plusieurs solutions existent :
- Pour l’approvisionnement en eau potable : l’idéal est d’avoir un puit ou une source potable à proximité. Cela peut tout à fait être le cas dans certaines zones préservées, en montagne notamment. Si non, il faut prévoir des citernes et les remplir occasionnellement. Dans tous les cas une démarche de sobriété concernant l’usage de l’eau est de rigueur !
- Pour les eaux usées : les toilettes sèches sont hygiéniques, confortables et permettent de s’abstenir d’utiliser de l’eau. Pour les eaux grises de la cuisine et de la douche, un dispositif d’assainissement écologique autonome est à mettre en place. Dans ce cas, il faut faire attention à n’utiliser que des produits naturels pour la toilette, la lessive et la cuisine.
Vers l’essentiel
Vivre dans une petite habitation, c’est aussi aller à l’essentiel. On se recentre sur l’environnement proche, des besoins simples et ordinaires. C’est également souvent l’occasion de faire un travail d’introspection sur soi afin de choisir sa vie de par son mode d’habiter. Une aventure riche et pleine de découverte à l’horizon !
Pour aller plus loin
Vous trouverez ci-après une liste de ressources qui peuvent vous être utiles.
Si cet article vous a plu, et que vous pensez qu’il peut être utile à l’un de vos proches, partagez-le autour de vous ! Si vous avez une remarque ou une question, laissez-moi un commentaire en bas de cette page !
Enfin, si vous souhaitez appliquer dès aujourd’hui des actions simples pour améliorer votre maison et votre confort de vie, téléchargez le Petit Manuel du Robinson via l’un des formulaires présents sur le site. Vous serez également informé dès la publication d’un nouvel article.
Merci d’être arrivé jusqu’ici et à très vite pour un nouvel article !
Ressources
- Lectures :
- Construire en rond : yourtes, dômes, zomes, ker-terre, Jean Soum, Olivier Dauch, Evelyne Adam, éditions Eyrolles.
- Les cabanes du monde, Pete Nelson, éditions Aubanel.
- Magazine La Maison Écologique n°106 : Bâtisseurs d’utopies et autres rêveurs.
- Contacts :
- Micro habitations en bois : constructeur HEVA
- Tiny houses :
- Zomes : ici
- Conteneurs : entreprises Contain Life et Capsa
- Yourtes et paillourtes :
- Maison figue : Association “Habitat libre en Poitou”
- Cabanes : Tressées, Flexyourte
La maison HEVA, une expérience vraiment top le temps d’un week-end, on l’a testée dans le pays basque dernièrement, et ça peut même donner des idées pour un habitat très minimaliste en effet …
Bonjour Aurélie, oui c’est une belle réalisation. Je trouve que la finition intérieure en contreplaqué de pin des Landes rend l’ensemble très chaleureux. Tester le concept permet se recentrer et de s’interroger sur ses besoins profonds… pour pourquoi pas se lancer dans son propre projet minimaliste 😉 !
Excellent, il y a de l’avenir…
Espérons-le ! En tout cas, des solutions existent…
Optimistes dans l’action 🤗 !