Autoconstruction d’une terrasse : bois exotique ou bois composite ?

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Cette semaine je fais un zoom sur la construction d’une terrasse en bois dans un jardin.

Car ça y est, après avoir attendu de longs mois, j’ai enfin pu prendre un peu de temps pour finaliser la terrasse dans notre jardin. 

Alors j’ai décidé de vous partager tout cela ici. 

Vous le savez si vous avez pour projet de faire une terrasse, il existe plusieurs techniques de pose et toute une gamme de lames de terrasse. Ce n’est pas évident de savoir ce qui est le plus adapté pour chez nous.

Je vous explique donc comment j’ai fait mes choix et je vous montre les étapes de la réalisation, les matériaux, la pose, les coûts.

Vous aurez ainsi tous les éléments pour vous lancer et profiter dans quelques semaines d’une nouvelle surface confortable dans votre jardin.  

Et vous verrez à la fin de l’article la forme que j’ai choisie pour notre terrasse et quelques astuces pratiques qui font la différence…

Étape 1 : déterminer la surface idéale

Avant de démarrer et d’acheter le matériel il faut répondre à cette question : quelle sera la taille de cette terrasse ?

Il y a plusieurs points à aborder pour trouver la réponse :

  • l’usage que l’on veut en faire
  • la place disponible
  • l’emplacement (et l’exposition)

Quel usage sur ma terrasse ?

Pour ma part, il s’agit de pouvoir y manger (donc installer une table), de s’y reposer / lire (donc sur des fauteuils ou des transats), et d’y jouer avec les enfants (notamment quand le reste du jardin est trop humide).

Je suis donc parti sur un double espace : un pour la table à manger et 6 chaises, l’autre pour la partie espace de jeu / détente.

Une table pour 6 fait environ 160 cm * 95 cm (c’est le cas de la nôtre). Les chaises ont une emprise au sol de 50*60 cm. Pour les transats je compte 2 éléments de 200*80 cm et une table basse de 75*75 cm (par exemple). Et j’ajoute un espace libre pour jouer (2 m*2 m) et pour circuler.

Ainsi, les 2 espaces sont quasiment identiques et font environ 12 m² chacun (4*3 m).

À l’usage je trouve que c’est une bonne taille. Ni trop grande pour ne pas empiéter sur le reste du jardin, ni trop petite pour avoir quand même de l’espace (sans avoir à déplacer le mobilier en permanence).

Le contexte : la place disponible

Dans mon cas la façade donnant sur le jardin fait environ 6 m de large. C’est d’ailleurs toute la largeur du jardin car il s’agit d’une échoppe bordelaise mitoyenne. La profondeur du jardin est de 17 m. 

On a choisi d’occuper toute la largeur pour la terrasse et de l’étendre sur 4 m de profondeur dans le jardin. On retrouve ainsi notre surface de 24 m² (6*4 m).

Je vous explique aussi toute à l’heure pourquoi on a pris 4 m, ni plus, ni moins.

Cette proportion terrasse / jardin me paraît bonne. Tant en terme d’usage que de rendu visuel. Cela représente environ un quart de l’espace extérieur total dédié à la terrasse. Il reste donc 3/4 pour la partie jardin où il pourra y avoir de la végétation. Pour les « petits » jardins comme celui-ci c’est un bon ratio. 

L’emplacement de la terrasse

L’emplacement de la terrasse est généralement contraint par la position de la maison et du jardin. Donc vous n’aurez pas forcément l’embarras du choix.

Mais si c’est le cas, on recherche habituellement les critères suivants :

  • à proximité immédiate de la maison : pour réduire les distances et éviter de marcher dans l’herbe (ou la terre) avant d’arriver sur la terrasse
  • côté salon ou cuisine plutôt que devant les chambres : toujours pour la fonctionnalité (distance et praticité pour apporter des plats par exemple).
  • exposée au soleil : pour en profiter toute l’année. En été il faudra prévoir un ombrage. S’il y a un arbre proche cela peut être intéressant de placer la terrasse près de cet arbre pour qu’il fasse de l’ombre en été.
  • de plain-pied depuis la maison : c’est plus confortable (pas de marche), mais ce n’est pas toujours possible (voir plus loin 😉). Une terrasse légèrement surélevée apporte aussi du dynamisme à l’espace, donc c’est une option aussi.

Étape 2 : quelle lame de terrasse choisir ?

Il y a 2 grandes catégories de lames de terrasse : les lames en bois massif et les lames en bois composite. 

Les lames en bois massif

Il s’agit en grande majorité de bois exotiques car ils sont très durs et ont une très bonne résistance à l’humidité.

Il y a les essences suivantes : ipé, cumaru, padouk, garapa, bambou. Elles se distinguent par la couleur du bois (plus ou moins foncé, plus ou moins rouge ou jaune) et le pays d’origine (Brésil ou Asie du Sud-Est).

Si vous ne voulez pas de bois exotique, il faut impérativement un bois imputrescible de classe 4. C’est le cas du robinier acacia et du pin autoclave classe 4. Ces 2 essences poussent en Europe. 

Dans tous les cas, essayez de connaître la façon dont sont gérées les forêts en question. Car les bois exotiques (et même certains bois en Europe de l’est) sont issus de forêts primaires ou centenaires qu’il est urgent de protéger. Les labels FSC, PEFC et Rainforest Alliance indiquent que les forêts sont gérées durablement. 

Les lames en bois composite

Il s’agit aussi de lames de bois mais elles ne sont pas en bois massifs comme les précédentes. Des particules de bois sont agglomérées avec du polyéthylène haute densité (PEHD) ce qui rend la lame robuste, résistante à l’eau, aux intempéries et anti-dérapante. L’intérêt est que ces lames sont produites en France à partir de déchets de bois issus des scieries. Il y a 2/3 de bois et 1/3 de PEHD dans les lames. 

Pour ma part j’ai choisi ce type de lame. J’ai longtemps hésité parce qu’au départ je ne voulais pas de matière plastique évidemment (le PEHD du bois composite). Puis j’ai changé d’avis en me disant qu’avec ce matériau je connaissais mieux son origine et les conditions de production et de transport (l’usine qui fabrique les lames que j’ai utilisées est en Bretagne). Le bois est issu du recyclage ce qui me va bien. 

Le problème avec les bois exotiques c’est qu’on ne sait jamais vraiment s’ils ne proviennent pas de la déforestation. De plus le transport des lames depuis le Brésil ou l’Asie n’est pas neutre. 

Donc voilà, j’ai choisi des lames en bois composite (marque Silvadec, voir la rubrique Ressources). 

Les prix des lames de terrasse

Les prix des lames de terrasses varient fortement. J’ai indiqué ici les prix moyens pour des lames de bonne qualité. Ils sont classés par ordre croissant. 

  • Pin autoclave : 29 € TTC / m²
  • Garapa : 44 € TTC / m²
  • Cumaru : à partir de 45 € TTC / m²
  • Ipé : à partir de 60 € TTC / m²
  • Bois composite : à partir de 60 € TTC / m²
  • Bambou : à partir de 65 € TTC / m²
  • Padouk : à partir de 85 € TTC / m²

Étape 3 : le choix du support

Le choix du support pour votre terrasse va dépendre de plusieurs facteurs :

  • le type de sol
  • le niveau de la nappe (remontée des eaux souterraines)
  • votre envie de faire ou non du béton

Car il y a 2 solutions principales : le support en béton (dalle ou semelles filantes) et le support en plots. 

Si le sol est humide avec un niveau de nappe assez haut (c’est mon cas), alors il est préférable de ne pas imperméabiliser le sol avec une dalle béton qui recouvre toute la surface de la terrasse. J’ai choisi de faire un support avec des plots car je ne voulais pas faire de semelles en béton. Les semelles permettent de laisser des espaces pour l’infiltration des eaux de pluie mais cela reste du béton et je n’avais pas envie de le travailler. 

La dalle béton a l’avantage d’offrir un support parfaitement plan (si elle est bien faite), ce qui facilitera d’autant la mise en oeuvre des lambourdes et des lames de terrasse ensuite. 

Mais mon jardin est trop humide pour la dalle béton. Cela aurait augmenté encore plus l’imperméabilisation des sols et ça peut conduire à la migration souterraine de l’eau et à des remontées non souhaitées. 

Les plots ont l’avantage d’être assez simples à installer. Il suffit de les poser sur le sol (la terre bien tassée) et de les régler pour avoir un niveau plan afin de recevoir les lambourdes. 

Étape 4 : la réalisation de la terrasse

Ça y est ! La surface est connue, le choix des lames et du support aussi. Il ne reste plus qu’à se mettre au travail !

emplacement-terrasse

L’emplacement de la future terrasse (1ère partie)

transport-terrasse

Le transport des lames et des lambourdes a été épique… #çadépasseàpeine

Voici le déroulé de ce que j’ai fait. 

Préparation du terrain

Le sol doit être bien tassé (j’ai utilisé un rouleau à gazon) et le plus plat possible (vérifiez avec un niveau et une règle de maçon par exemple).

rouleau-terrasse

Préparation du terrain

Nota : j’ai ajouté un peu de sable pour avoir un mélange plus facile à travailler. 

sable-terrasse

Le sable permet d’assurer un meilleur drainage du sol

Il faut ensuite dérouler un géotextile sur toute la surface. Cela permet d’éviter que la végétation ne repousse sous la terrasse et abîme la structure. Par contre cela laisse l’eau s’infiltrer. 

Mise en place du support et de la structure

Une fois que le sol est prêt il faut installer les plots (espacés tous les 40 cm environ) pour former un quadrillage uniforme.

terrasse-lambourde

Pour une meilleure stabilité j’ai fixé la première lambourde au mur de la façade

Ensuite, j’ai posé les lambourdes sur ces plots en veillant à renforcer la structure par des étrésillons perpendiculaires aux lambourdes. Cela joue le rôle de contreventement pour que l’ensemble soit bien stable. 

terrasse-geotextile

Le géotextile, les plots et les premières lambourdes

Enfin j’ai réglé la hauteur des plots pour avoir un support plan avant la pose des lames. 

La pose des lames de terrasse

Avant de fixer les lames j’ai collé une bande bitumineuse sur la face supérieure des lambourdes (celle en contact avec les lames). 

Cela absorbe les chocs et améliore le confort de marche ainsi que l’acoustique.

terrasse-structure

Les bandes bitumineuses (en noir) sont collées sur les lambourdes (© La Case Robinson)

Puis vient le moment de fixer les lames. Pour cela j’ai choisi des lames avec des fixations non visibles. C’est-à-dire qu’il y a des clips en inox à visser directement sur les lambourdes sur lesquels viennent s’encastrer ensuite les lames. C’est très esthétiques car on ne voit pas les vis en surface. Et c’est aussi simple à installer que de visser directement les lames sur les lambourdes. 

clip-terrasse

Un clip vissé sur la lambourde (il sera caché par la prochaine lame)

lames-terrasse

Le moment qui fait plaisir : la pose des lames 😉(© La Case Robinson)

seconde-terrasse

On s’attaque à la deuxième partie !

terrasse-nuit

On installe les projecteurs et on lâche rien !

double-terrasse

Et voilà (il reste quelques finitions)

Les finitions et les astuces utiles

Pour finir j’ai fait plusieurs choses, qui peuvent être optionnelles mais sont assez utiles :

  • Avant de poser les lames j’ai fait passer des gaines avec des câbles électriques pour installer des prises de courant et / ou des éclairages dans le futur. Pensez-y avant de « refermer » la terrasse si c’est quelque chose qui vous intéresse. 
  • Veillez bien à utiliser des vis et clips de fixation en inox. Sinon, ils vont rouiller en très peu de temps et les lames vont bouger. 
  • J’ai installé des profils de finition au bout de la terrasse pour masquer la tranche des lames et la structure (plots / lambourdes). Cela peut être une lame que vous taillez dans le sens de la longueur ou bien directement un profil proposé par le fabricant (c’est mon cas). 
  • J’ai remonté le géotextile derrière ces profils avant de les fixer pour éviter que de la terre, des insectes / rongeurs, ou des graines ne viennent sous la terrasse. 

marche-terrasse

J’ai fait réalisé une marche en béton blanc teinté dans la masse pour accéder à la terrasse (à l’origine il y avait un carrelage jaune très moche)

Le résultat et le bilan

Après plusieurs mois d’utilisation, dont un hiver et un été, voilà le premier bilan.

D’abord, retour sur le prix de la terrasse :

  • Plots pour lambourdes : comptez environ 8 plots / m² pour une structure bien stable. Prix unitaire : 1,60 € HT.
  • Lambourdes : environ 75 ml en 45*70mm Pin traité Classe 4. Prix : 1,75 € HT / ml.
  • Géotextile : 2 rouleaux de 20 m². PU : 16 € HT.
  • Bande bitumineuse : 4 rouleaux de 20 m de long. PU : 16 € HT. 
  • Lames de terrasse en bois composite : 30 m². PU : 45 € HT / m² (destockage). 
  • Clips et Vis de fixation : lot en surplus acheté sur Le Bon Coin  (le tout environ 150 €).
  • Profils de finition : pour habiller les bords de la terrasse. PU : 7 € HT le ml. 
  • Coût total : autour de 2 500 € TTC pour le matériel, la location du rouleau à gazon, et quelques outils. Soit 84 € / m².

Nota : il restait à la fin environ 6 m² de lames donc j’ai fait une autre petite terrasse au fond du jardin. 

Concernant le rendu et l’utilisation de la terrasse :

  • La terrasse ne bouge pas : c’était une de mes craintes au début du fait de ne pas avoir fait de dalle béton. Mais non, la répartition des charges via les plots fait que l’ensemble ne s’affaisse pas. Tant mieux.
  • Elle ne glisse pas non plus : ça aussi c’est un critère important. Quand il pleut ou que c’est très humide en hiver la terrasse est praticable. J’ai juste été surpris une fois avec du gel.
  • L’entretien est facile : on peut la brosser au balais et la laver au jet d’eau sans problème. En revanche elle a tendance à marquer assez facilement (traces quand on bouge les chaises ou quand des feuilles restent dessus). Ces traces disparaissent assez vite malgré tout. 
  • Et surtout l’usage est top : la surface est idéale pour manger, jouer et se détendre. La proportion avec le reste du jardin nous va bien aussi. 

Prochaine étape : installer une pergola pour se protéger du soleil en été. J’hésite encore entre un modèle tout fait à monter soi-même ou une pergola sur mesure faite par un artisan. À suivre !

Pour aller plus loin

Si le format de cet article vous a plu vous pouvez découvrir les autres articles de la rubrique Étude de cas ici : 

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Ressources

 > Livre :

> Fabricant de lames de terrasse en bois composite : Silvadec.

> Quelques revendeurs de lames de terrasse que je conseille : Arbao (Bordeaux), Gedimat (partout en France pour les lames Silvadec).

 

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