Le bois a été pendant des millénaires l’unique source d’énergie pour se chauffer. La maîtrise du feu date en effet d’il y a 450 000 ans ! Arrivés il y a à peine plus de 100 ans, l’électricité, le fioul et le gaz, ont progressivement remplacé le chauffage au bois. Il n’alimente désormais plus que 4 % des systèmes de chauffage. Pourtant, aujourd’hui, il est souvent cité en exemple, pour son intérêt économique et écologique. Qu’en est-il réellement ? Quels sont les critères à prendre en compte pour choisir son chauffage au bois ? Quelles solutions alternatives et durables existent ? Découvrez dans cet article pourquoi le chauffage au bois a toujours de la gueule et comment nous serons sauvés par la saga Game of Thrones ou nos amies les vaches !
« Winter is coming »
Cette réplique culte de la série Game of Thrones est, selon l’auteur de la saga, directement inspirée des phénomènes en cours en lien avec le réchauffement climatique. Les gens sont tellement focalisés sur la défense de leur pouvoir et l’accroissement de leur richesse personnelle qu’ils ne voient pas les bouleversements à venir. Ainsi ils ne prennent pas conscience du potentiel que « l’hiver » a de faire disparaître leur monde (le réchauffement climatique dans notre cas). Vu le succès de la série, et si le message passe bien, nous sommes sauvés !
Les systèmes de chauffage au bois
Il existe aujourd’hui des systèmes utilisant l’énergie bois pour la plupart des projets, en neuf comme en rénovation. Toutefois, dans l’habitat collectif, le bois ne peut réellement être envisagé que dans le cas d’une installation collective (chaudière bois ou réseau de chaleur biomasse). En effet, l’approvisionnement en matière première, et son stockage, sont des contraintes généralement dissuasives lorsque l’on vit en appartement.
Pour les maisons individuelles en revanche, le choix est assez vaste.
La fin du Père Noël ?
L’historique cheminée, si respectée à l’approche de Noël, se voit progressivement remplacée par des systèmes fermés, plus performants, moins polluants et plus simples d’utilisation. Le Père Noël n’a qu’à bien se tenir !
On peut ainsi citer :
- La chaudière à granulés : il s’agit d’une chaudière dont le combustible gaz classique est remplacé par des granulés de bois. Elle permet la régulation de la température et le chargement automatique du combustible. Elle a également l’avantage de pouvoir à la fois assurer le chauffage et la production de l’eau chaude sanitaire. Son usage est généralement réservé aux grandes maisons car elle n’existe pas en petite puissance et il faut prévoir la place suffisante pour la machine, le ballon d’ECS et le stockage des granulés. A noter qu’il existe des modèles qui fonctionnent avec des bûches plutôt que des granulés.
- Les inserts : c’est probablement la solution idéale en rénovation si vous avez déjà une cheminée. Il s’agit ici d’insérer une “cassette” dans l’ancienne cheminée, munie d’une paroi vitrée en façade. Le conduit de cheminée existant peut être conservé, moyennant éventuellement le remplacement du tubage et bien sûr le ramonage. Le rendement d’un insert est au moins 4 fois meilleur que celui d’une cheminée (le rendement de combustion passe ainsi de 15 à 70%). Economique et performante, cette solution ne permet pas en revanche de produire de l’eau chaude sanitaire ni de chauffer d’autres pièces lointaines.
- Les poêles à granulés : c’est probablement le système le plus en vogue ces dernières années. Il ne manque en effet pas d’atouts. Le poêle est relativement compact (de la taille d’une machine à laver). Il est généralement programmable (via un thermostat d’ambiance). Et l’alimentation du foyer est automatique. À noter qu’il faut tout de même prévoir de recharger la réserve de granulés toutes les 24 à 48 h. Avoir un espace de stockage à proximité est donc utile. Ces poêles fonctionnent par convection, l’air neuf est aspiré dans l’appareil puis une fois qu’il s’est réchauffé il est alors soufflé dans la pièce. Certains poêles permettent également de chauffer d’autres pièces (via un réseau de gaines à prévoir bien en amont !) et même de produire de l’eau chaude sanitaire (voir pour cela les modèles “hydro”). Dans ce cas, il faut se préparer à charger régulièrement le poêle en combustible (toutes les 12 à 24 h) ! Ça vous réchauffera
!
- Les poêles à bûches : ils ne se différencient des poêles à granulés que par le type de combustible utilisé. À noter que les bûches sont plus économiques que les granulés.
- Les poêles de masse (ou poêles à accumulation) : à la différence des poêles à granulés, ils utilisent le rayonnement pour transmettre la chaleur. Ils chauffent la masse du poêle et les murs mitoyens plutôt que l’air de la pièce. Le combustible bois est sous forme de bûche et non de granulés. Ils peuvent être associés à un dispositif de diffusion d’air chaud pour chauffer d’autres pièces. Leur rendement est excellent (jusqu’à 90%) mais ils sont moins « réactifs » qu’un poêle à granulés du fait du mode de chauffage. Le rayonnement est plus lent que la convection. Pour optimiser son efficacité, prévoyez de disposer des parois à forte inertie à proximité immédiate du poêle (brique, terre crue, pierre).
- Les cuisinières à bois : leur usage est plus restreint mais il existe également des cuisinières qui fonctionnent avec des bûches ou des granulés. Elles intègrent des plaques en fonte et un four. À vous la pizza maison au feu de bois
!
Quelques précautions indispensables
Des normes strictes encadrent la fabrication et la pose des systèmes de chauffage au bois. Cela vaut pour l’appareil en lui-même (rendement ≥ 70% et émissions de polluants réduites pour bénéficier du crédit d’impôts (CITE), régulation automatique, arrêt manuel) mais aussi pour le conduit d’évacuation des fumées. Pour les maisons neuves, la réglementation thermique impose que le système soit étanche, c’est-à-dire que l’air neuf doit être pris à l’extérieur de la maison et amené directement dans le corps de chauffe. Un tubage est donc à prévoir. En outre, pour bénéficier d’une TVA réduite à 5,5%, il faut faire appel à un professionnel Reconnu Garant de l’Environnement (RGE).
Par ailleurs, pour assurer un fonctionnement idéal et préserver votre système, il est important d’utiliser un combustible de qualité. Le bois (ou les granulés) doivent être bien sec(s). Évitez également les essences comme les résineux car les résines peuvent colmater les conduits d’évacuation des fumées. Et choisissez du bois issu de forêts locales et gérées durablement pour réduire votre impact environnemental.
Pourquoi nous l’aimons tant ?
On apprécie le chauffage au bois pour l’expérience sensorielle qu’il procure. Il se démarque ainsi des autres sources d’énergie ce qui lui confère un avantage indéniable. Ambiance chaleureuse, vision apaisante de la flamme, doux crépitement à l’intérieur du foyer… Ancré dans notre imaginaire, on l’associe souvent à de bons moments et prend une vraie place dans la maison. Si cette notion d’expérience sensorielle autour de la chaleur vous intéresse, je vous recommande le livre « Architecture et volupté thermique » de Lisa Heschong. Elle y décrit les rapports et rituels que l’Homme a développé autour du concept de « plaisir thermique » et évoque pourquoi celui-ci à tendance à se perdre dans la construction moderne.
Comprendre la chaleur pour faire le bon choix
Le confort thermique est une notion subjective propre à chacun d’entre nous. Trop chaud, trop froid, cela dépend de nombreux facteurs, quantitatifs bien sûr mais aussi qualitatifs. On parle d’ailleurs aussi de bien-être thermique. Je vous propose donc ici un petit tour d’horizon pour y voir plus clair ! En effet, pour faire les bons choix dans votre maison, il peut être utile de définir certaines notions physiques afin de comprendre les mécanismes en jeu.
Le corps humain, une machine thermique…
Notre corps fonctionne à une température de 37°C. Il assure cet équilibre de la façon suivante :
- D’un côté, nous perdons des calories par un échange avec notre environnement direct (air, eau, matériaux).
- De l’autre nous « émettons » et dépensons des calories grâce aux apports nutritionnels et notre activité physique et cérébrale.
Les échanges thermiques avec notre environnement se divisent en 4 catégories :
- Échange par conduction : lorsque nous sommes en contact avec un corps chaud ou froid (par exemple l’eau ou un sol).
- Échange par convection : dû aux mouvements d’air ambiants (le vent en été ou en hiver par exemple).
- Ou encore par évaporation : la transpiration est le principal outil dont dispose le corps pour évacuer sa chaleur interne. En effet, lorsque l’eau passe de l’état liquide (dans notre corps), à l’état gazeux (à la surface de notre peau), ce changement d’état absorbe des calories et rafraîchit ainsi la surface de notre peau.
- Échange par rayonnement : il s’agit d’un échange de rayonnement infrarouges. L’exemple type est lorsque l’on se trouve à proximité d’une baie vitrée froide, nous ressentons le froid de la paroi (même sans la toucher). Idem à proximité d’un four ou lorsque l’on va d’une zone ombragée vers une zone ensoleillée.
… complexe et sensible
Vous l’avez compris, l’équilibre thermique du corps humain dépend de nombreux facteurs. Certains sont mêmes psychologiques ou culturels. A ceux cités précédemment on peut aussi ajouter l’habillement, l’état de fatigue du corps, l’habitude du lieu et du climat ou encore l’environnement visuel.
Les paramètres subjectifs dépendent de chacun d’entre nous. Mais certaines données physiques conditionnent bien entendu le confort ressenti. Il s’agit de :
- La température de l’air : la zone de confort se situe généralement entre 19°C et 26°C. Bien sûr cela dépend de comment vous vous habillez. Mais avant de changer la température de la pièce, demandez-vous si vous portez le vêtement adapté à la situation. Cela suffit souvent ! Rappelez-vous, 1°C de chauffage en plus équivaut à une hausse de 7% de votre consommation d’énergie. Mettez un pull, vous gagnerez de l’argent !
- La vitesse de l’air : en été on recherche une vitesse élevée pour maximiser les échanges par convection à la surface de la peau. On considère qu’un courant d’air de 1m/s permet d’abaisser la température ressentie de 2 à 3°C en été. En hiver, on cherche plutôt à se protéger du vent car il augmente la sensation de froid.
- L’humidité relative de l’air (ou hygrométrie) : c’est la quantité d’eau contenue dans l’air. En deçà de 20%, l’air est trop sec et engendre des irritations de la gorge et des muqueuses. Au-dessus de 80%, l’air est trop humide et l’évapotranspiration devient alors moins efficace ce qui limite notre capacité à nous rafraîchir. Ce phénomène se ressent très bien dans les climats tropicaux humides. Nous avons plus chaud que d’habitude, alors que la température de l’air n’est pas plus élevée que celle que nous connaissons en été en France.
Pour choisir votre système de chauffage, et les émetteurs associés, je vous invite donc à bien identifier les facteurs pour lesquels vous êtes la/le plus réceptive(f) ou sensible.
Et les fumées dans tout cela ?
La combustion du bois produit des fumées qui se composent de monoxyde de carbone, de particules fines et d’autres substances dangereuses (formaldéhydes, composés organiques volatils…). C’est pourquoi il est absolument indispensable d’utiliser un appareil répondant aux normes récentes. Les foyers ouverts de nos vieilles cheminées sont à proscrire ! L’ADEME estime qu’ils sont 70 fois plus polluants que les foyers fermés des appareils actuels ! Pour cela, viser donc un appareil bénéficiant du label Flamme Verte. La qualité du bois est également importante. Choisissez un bois très sec, sans vernis ni traitement de surface. En Allemagne, les filtres à particules sont obligatoires sur les conduits de fumées. Cela améliore encore la performance et la sobriété de l’installation.
Enfin, comme toujours, “l’énergie la plus écologique est celle que l’on ne consomme pas”. Donc je vous invite avant tout à optimiser votre habitation pour réduire vos besoins de chauffage. Pour cela vous pouvez consulter les autres articles de ce blog, notamment celui sur le bioclimatisme “Bioclimatisme : comment s’en inspirer aujourd’hui ?”.
Les alternatives écologiques
Plusieurs solutions existent si vous ne voulez pas utiliser le bois comme source d’énergie. La plus écologique d’entre elles est le bioclimatisme comme évoqué précédemment. En utilisant une conception performante et la chaleur gratuite du soleil, vous réduisez vos besoins de chauffage et vous faîtes le meilleur choix.
Lorsque cela n’est pas suffisant (tout dépend du climat qui vous entoure), vous pouvez étudier les dispositifs suivants :
- Les systèmes solaires combinés (SSC) : il s’agit d’installer des panneaux solaires thermiques sur votre toiture (ou une surface bien exposée) afin de capter les calories du rayonnement solaire et les transférer à un fluide caloporteur. Cela peut être de l’eau ou même de l’air. Ces systèmes sont très efficaces pour produire de l’eau chaude sanitaire (compter environ 2 à 4m² pour une maison de 4 personnes). Ils peuvent également servir à préchauffer l’air neuf soufflé dans la maison et participer ainsi au chauffage. On parle alors de panneaux aérothermiques ou aérophotovoltaïques (ces derniers produisent en plus de l’électricité).
- Les pompes à chaleur géothermiques : elles puisent les calories contenues dans le sol pour chauffer la maison via un réseau d’eau chaude. Très efficaces, ces systèmes sont assez coûteux et relativement complexe à mettre en œuvre car il faut pouvoir implanter des capteurs dans le sol (de 100 à 300 m de long pour une maison de 100 m², selon qu’ils sont posés respectivement à la verticale ou à l’horizontale). Ils possèdent par contre l’avantage de pouvoir être réversibles afin de produire du froid en été. La pompe à chaleur utilise de l’électricité, donc vous pouvez opter pour un contrat d’électricité verte afin d’être parfaitement vertueux et sans émissions !
- La ventilation écologique : j’entends par là les systèmes de préchauffage de l’air neuf comme les puits canadiens ou les centrales de traitement d’air double-flux. Dans un habitat passif très performant, cela peut constituer la seule source de chauffage nécessaire. Le principe est de récupérer les calories dans le sol (pour le puit canadien) ou dans l’air extrait (pour la double-flux) et de les transmettre à l’air neuf via un échangeur. Si un complément est nécessaire, vous pouvez ajouter une petite batterie air/eau alimentée par l’eau chaude d’un capteur solaire par exemple.
Nos amies les bêtes
Enfin, saviez-vous que les vaches sont utilisées pour chauffer les maisons depuis des centaines d’années ? Historiquement, les étables étaient disposées à proximité immédiate de la pièce de vie afin de profiter de la chaleur dégagée par les animaux pour réchauffer la maison. Aujourd’hui, on utilise la chaleur produite par la fermentation des excréments et la combustion du méthane émis par les vaches pour se chauffer. Des projets bien réels existent en France et en Allemagne. Ainsi près de 1% des foyers de l’agglomération d’Angers se chauffent grâce à une usine de méthanisation utilisant les gaz dégagés par la fermentation des excréments des vaches des exploitations voisines, et des girafes du zoo local ! Meuh !
Pour aller plus loin
Vous trouverez ci-après une liste de ressources qui peuvent vous être utiles.
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Enfin, si vous souhaitez appliquer dès aujourd’hui des actions simples pour améliorer votre maison et votre confort de vie, téléchargez le Petit Manuel du Robinson via l’un des formulaires présents sur le site. Vous serez également informé dès la publication d’un nouvel article.
Merci d’être arrivé jusqu’ici et à très vite pour un nouvel article !
Ressources
- Guide pratique du chauffage écologique : magazine La Maison Ecologique, Hors-série n°8.
- Architecture et volupté thermique, Lisa Heschong, éditions Parenthèses.
- Le bois réchauffe toujours 3 fois: Le guide indispensable pour se chauffer au bois, André Pélissier, éditions Larousse.
Quelques noms de marques et fabricants que j’ai pu utiliser avec satisfaction* :
- Poêles à bois : Haas Sohn, MCZ, Thermorossi.
- Chaudières biomasse : Ökofen, Viessmann.
* Il ne s’agit ni de recommandations, ni de publicité (je ne touche pas de commission pour cela). Le choix du système adapté à votre projet vous revient. Il existe beaucoup d’autres marques. J’essaie plutôt à travers cette rubrique de partager avec vous mon expérience et vous apporter des détails concrets. Les choix sont honnêtes, libres et j’espère utiles pour vous.
Bonjour,
L’article tombe à pic, ayant une cheminée à rénover.
Par contre, peut-on utiliser du bois à « recycler », comme des palettes ?
Merci d’avance .
Bonjour !
Oui pour les palettes à condition que ce soient des palettes non traitées (pour éviter la dispersion des produits chimiques). Les palettes « non consignées » sont généralement non traitées.
Merci François Xavier,
je pense que le chauffage au bois est d’autant plus pertinent lorsque l’on a accès à du bois localement qui est géré de manière de durable.
Dans ce cas, c’est le mode de chauffage le plus économique et le plus écologique ! Et encore moins émetteur de Co2 que le nucléaire (si on prend en compte la pousse de l’endroit où il a été prélevé)
Oui, l’origine locale du bois est primordiale 🌳
Merci pour ce tour d’horizon très complet ! Même s’il vaut mieux ne pas trop compter dessus, j’espère que l’analogie avec Game of Thrones ira jusqu’au bout : l’hiver arrive et peut être long, très long… mais l’été finit toujours par lui succéder ! 😉
Merci Alex 🙂
Bonjour,
Merci pour cet article qui m’a beaucoup intéressée. J’ai de nombreux voisins qui se chauffent au bois, soit insert, soit cheminée ouverte. Quand ils chauffent l’air sent la fumée, ce qui veut dire pour moi qu’il y a des polluants, et d’ailleurs ça irrite la gorge. A quoi ça peut être dû d’après toi ? J’ai déjà été voir un voisin pour en parler mais j’ai été très mal reçue.
Comme tu le dis, si le système est performant et aux normes, il ne devrait pas produire de polluants ?
Peux-tu m’éclairer s’il te plaît sur le sujet ?
D’avance merci !
Bonjour Agnès, la fumée générée par le chauffage au bois dépend de plusieurs paramètres : la qualité de la combustion d’une part (et donc type de système utilisé, âge, entretien) et la qualité du combustible d’autre part. Une cheminée a un rendement bien inférieur à un insert ou un poêle fermé par exemple. Donc elle émettra plus de fumées. Ensuite si le bois est humide la combustion sera également moins bonne. Enfin si le bois n’est pas propre ni brut (bois peint, huilé, vernis etc), alors les polluants se retrouvent dans l’air et c’est évidemment très nocif pour la santé.