Placo : comment faire autrement (et mieux) ?

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Le “Placo” ou “BA13” est omniprésent dans les constructions récentes. Que ce soit dans le neuf ou la rénovation, la plupart des artisans ne jure que par lui pour la réalisation des doublages intérieurs et des cloisons. Pourquoi un tel succès ? Faut-il l’utiliser dans un projet de construction écologique ? Quelles sont alors les solutions alternatives ? Découvrez ici les avantages et inconvénients des différents matériaux disponibles et apprenez à choisir celui qui correspond à votre projet.

 » Le sujet vous intéresse ? Voici des articles complémentaires sur le blog :

> Matériaux naturels et écologiques : où les trouver ?
> Isolants écologiques vs laine de verre : David contre Goliath ?

Placo, Placo, Placo

“Ah ben pour les murs, c’est du “Placo””

L’usage du “Placo” est tellement répandu aujourd’hui qu’on a l’impression en discutant avec les artisans que c’est la seule solution possible pour habiller les murs intérieurs et les cloisons. Mais en creusant un peu, on découvre que ces plaques de plâtre ne tiennent leur succès qu’à 2 critères : le prix et la facilité de mise en œuvre. Et encore, nous verrons que même sur ces aspects cela se discute lorsque l’on prend un peu de recul et qu’on adopte une vision plus globale.

Dîtes-moi Bernadette, qu’est-ce qu’au juste que le “BA13” ?

Le terme “Placo” est un nom déposé qui est aujourd’hui communément utilisé pour désigner les plaques de plâtre cartonnées. On parle aussi souvent de “BA13” car ces plaques font généralement 12,5mm d’épaisseur (d’où le 13 haha… !) et on des bords amincis (“BA”). Voilà Jacques, vous saurez désormais comment briller en soirée Winking smile !

Du plâtre pas si écolo

Les plaques de Placo se composent donc de plâtre compressé entre 2 fines couches de carton. Le plâtre lui-même est issu de la transformation (par cuisson) du gypse auquel on y ajoute des adjuvants pouvant relarguer des polluants (COV) ou du radon. Son bilan environnemental n’est donc pas neutre du fait du process de fabrication (extraction du gypse, cuisson, adjuvants chimique). De plus, les colles utilisées pour jointer les plaques entre elles dégagent souvent des COV et des formaldéhydes. Enfin, ces plaques ne sont que très peu recyclées, car même si le plâtre en soi est recyclable, il faut pour cela le séparer des couches de carton qui composent la plaque. Dans les faits, les plaques usagées sont donc directement jetées. Pas top.

Les alternatives plus écologiques

La plaque de Fermacell

Le “concurrent” direct du “Placo” est la plaque de Fermacell. Celle-ci se compose également de gypse (à 80%) mais aussi de fibre de cellulose (20%). Le tout est compressé, séché et conditionné sous forme de plaques. Aucun liant ni adjuvant n’est ajouté, excepté de l’eau, ce qui confère à ce produit un intérêt environnemental et sanitaire certain par rapport à la plaque de plâtre. Mais là où la plaque de Fermacell se démarque le plus de sa consœur, c’est sur ses propriétés. Je cite ici celles que n’a pas la plaque de plâtre classique :

  • Imperméable à l’eau (hydrofuge) : vous pouvez l’utiliser dans les pièces humides.
  • Ignifuge (résistance au feu, classée M0) : vous pouvez la mettre en œuvre à proximité d’un poêle à granulés par exemple.
  • Plus lourde, elle possède ainsi une meilleure capacité d’isolation phonique : elle est très performante à utiliser pour des cloisons notamment.
  • Elle a également une meilleure inertie du fait de sa masse. Elle capte et relargue donc mieux la chaleur pour la diffuser lentement dans la pièce. C’est un bon moyen de contribuer au confort thermique.
  • Elle est bien plus résistante aux chocs et peut également servir au contreventement pour un mur à ossature bois par exemple.

Les avantages de la plaque de Fermacell sont donc très nombreux du point de vue du confort et de la pérennité. Les seuls inconvénients sont le poids et le prix. Elle est en effet plus lourde et donc plus difficile à manipuler (15 kg/m² contre 10 kg/m² pour le Placo). Elle est donc moins adaptée pour le doublage des plafonds par exemple. Son prix est quant à lui plus élevé qu’une plaque de plâtre standard (2 à 3 fois plus cher). Cependant, si vous voulez une plaque de plâtre résistante à l’eau et/ou au feu, alors le prix est similaire à celui de la plaque de Fermacell. Enfin, du fait de son poids plus élevé, les artisans peuvent ajouter un surcoût à la mise en œuvre. Les modes de pose sont similaires pour les deux solutions.

Finalement, je trouve pour ma part que la plaque de Fermacell a plus d’avantages que d’inconvénients. La durabilité est bien sûr pour moi un critère important. Quoi de plus frustrant que de découvrir un accroc sur un mur fraîchement monté et peint ?

fermacell

Les enduits

En rénovation d’un mur en pierre notamment (cas très fréquent !), l’utilisation d’un enduit isolant fibré constitue une alternative très intéressante. Il s’agit d’appliquer une épaisse couche (8cm au moins) d’un mélange composé d’un liant (chaux ou terre argileuse) et d’un matériau isolant (fibre de chanvre ou de lin). Ces matériaux laissent respirer la paroi et offrent un bon confort thermique et hygrométrique. Ce procédé est plus simple à mettre en œuvre que les doublages avec des plaques, ce qui est un autre avantage si vous faites vous-même les travaux. De nombreuses associations proposent des stages pour se former à la réalisation de ce type d’enduit. Renseignez-vous autour de chez vous pour participer à un chantier collaboratif ! Sachez qu’il existe également des panneaux de paille, roseaux ou terre à enduire.

Esthétiquement, ces solutions se démarquent par leurs aspects chaleureux et “naturel”.

Le bois

Le bois peut tout à fait constituer un parement intérieur. Avez-vous déjà ressenti cette sensation de bien-être en entrant dans un chalet ou une cabane en bois ? Si oui, pourquoi ne pas retrouver cette sensation chez vous ? Pour ce faire, vous pouvez utiliser des panneaux de particules de bois (type OSB) ou des planches pour votre doublage intérieur. Pour les murs d’une salle de bains, un lambris en bois offre ainsi un confort bien supérieur au carrelage ou à la faïence. Cela est dû à l’effusivité faible du bois. Cela décrit sa capacité à ne pas absorber rapidement les calories d’un corps en contact avec lui. Vous ne ressentez pas de froid en touchant le bois, à la différence du carrelage. C’est pour cela que le bois est très largement utilisé dans les pays Scandinaves notamment. Bien sûr, dans la douche et autour de la baignoire, il faudra néanmoins prévoir un revêtement étanche à l’eau !

Et si on s’affranchissait du doublage ?

Bien sûr ! En écologie, on entend souvent : “le “…” le plus écologique est celui que l’on ne consomme pas”. Cela vaut pour l’énergie mais aussi pour les matériaux de construction bien évidemment. Un cas assez simple est celui de l’isolation par l’extérieur. Bien souvent en effet le doublage est là pour masquer l’isolant placé à l’intérieur (et quelques réseaux aussi !). Lorsque la maison est isolée par l’extérieur, alors il n’est plus nécessaire de recouvrir l’isolant. On peut laisser le matériau de façade brut côté intérieur. Cela demande aussi de bien réfléchir au passage des réseaux afin de limiter les saignées dans les murs. Ou alors vous laissez les réseaux apparents. C’est à la mode chez pas mal d’architectes ! Et j’avoue que dans certains cas c’est plutôt réussi. Préférez dans ce cas un réseau en cuivre plutôt qu’en tube PER rouge et bleu Winking smile !

Avoir un matériau brut côté intérieur permet également de mobiliser l’inertie de la matière pour optimiser le confort thermique. Et vous vous affranchissez d’un poste important : la peinture ! Pensez-y !

Pour aller plus loin

Vous trouverez ci-après une liste de ressources qui peuvent vous être utiles.

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Enfin, si vous souhaitez appliquer dès aujourd’hui des actions simples pour améliorer votre maison et votre confort de vie, téléchargez le Petit Manuel du Robinson via l’un des formulaires présents sur le site. Vous serez également informé dès la publication d’un nouvel article.

Merci d’être arrivé jusqu’ici et à très vite pour un nouvel article !

Ressources

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  1. Merci pour cet article et le contenu du blog en général. Pour info, j’ai trouvé des plaques de Fermacell à bords droits en 2500*1200*12,5mm à 7,30€ TTC /m² chez Les Castors de l’Ouest, ce qui n’est pas trop mal. Bonne continuation !

    1. Heureux que l’article vous soit utile et merci pour le partage d’information 👌 ! Pour compléter, il y a un article du blog qui vous aide à trouver les matériaux pour votre projet : https://www.lacaserobinson.fr/materiaux-naturels/.
      Et pour le Fermacell, je prends quand c’est possible des plaques à bords amincis (et non à bords droits) car je trouve que cela facilite le travail pour faire les bandes. C’est généralement un petit peu plus cher, mais je m’y retrouve en terme de temps passé / résultat.

  2. Merci pour ces alternatives. J’en avais marre des doublages avec des marques de chocs un peu partout !! L’idée du bois me plaît bien, c’est plus chaleureux (et on évite la peinture alléluia ;)).

  3. Bonjour !

    Question peut-être bête… Mais on met quoi derrière ^^
    Parce que si on dit adieu au placo, autant dire adieu à la laine de verre 😉

    Pour le fermacel est-ce qu’il peut être posé brut ? Et pour les panneaux de particules de bois ?

    Merci de ta réponse 🙂
    Excellente journée
    Léa

    1. Bonjour Léa, derrière un panneau de Fermacell ou de bois je conseille effectivement de choisir un isolant écologique et pas de la laine de verre.
      L’article suivant sur le blog donne des pistes :
      https://www.lacaserobinson.fr/isolants-ecologiques-vs-laine-de-verre-david-contre-goliath/

      Un enduit et une peinture (ou un badigeon) sont préconisés sur le Fermacell. Le bois peut être laissé brut, c’est selon les goûts.

      Bonne continuation

  4. Bonjour,
    Merci pour cette article intéressant.
    En cherchant des alternatives aux plaques de pâtre, j’ai découvert aussi qu’on pouvait utiliser des plaques d’argile (PLAK’ARGILUS de chez Argilus). C’est sûrement beaucoup plus cher mais cela apporte beaucoup plus d’inertie et cela contribue au confort hygrothermique et c’est recyclable!
    Qu’en pensez-vous?

    1. Oui Stéphanie c’est une produit intéressant pour gagner du temps et pour ses qualités hygroscopiques mais très cher (environ 45 € / m² hors pose, contre moins de 10 € pour le Fermacell par exemple). Donc plutôt réservé à de petites surfaces. Si vous voulez un revêtement en terre, l’alternative est de le faire à la main avec de la terre crue et du paillage (type chanvre par exemple). Ce sera beaucoup plus économique mais aussi beaucoup plus long. Car il faut en plus de la pose prévoir le temps du séchage. Comme souvent dans le bâtiment, c’est une question de choix et de compromis.

  5. Bonjour,

    Merci pour cet article très intéressant, mais qui ne répond pas tout à fait à mes interrogations sur un cas bien précis.

    J’ai de gros soucis de moisissures sur le mur d’une chambre dans un immeuble des années 60. Après avoir fait venir plusieurs fois le syndic, ceux-ci nous ont indiqué que le problème venait d’un « défaut » très courant dans les constructions de cette époque et que la seule solution était d’ajouter des plaques de placo (ou de Fermacell, vu que l’alternative semble être préférable) qui permettrait de couper les ponts thermiques avec l’extérieur.
    La chambre n’étant déjà pas très grande, l’ajout de ces plaques va la réduire de nouveau significativement et si je le fait, j’aimerai être sûr qu’il s’agit bien de la meilleure solution. (l’isolation par l’extérieur n’étant pas envisageable puisqu’il s’agit d’un immeuble de 8 étage et que la copropriété ne semble pas favorable à soutenir ce genre de frais…)
    J’ai en plus la crainte que le fait de simplement coller ce genre de plaque ne suffise pas et qu’il faudrait plutôt la placer sur railles afin de ménager un vide entre le mur et la plaque…Mais dans ce cas cela voudrait dire perdre encore plus de place et je vais finir avec un placard à balais comme chambre^^

    Le bois peut-il être également un solution pour ce problème?

    Je vous remercie d’avance!

    1. Les problèmes d’humidité sont effectivement courant dans les constructions des années 60. Il peut y avoir plusieurs origines c’est pourquoi une analyse approfondie est la plupart du temps nécessaire : défaut d’isolation, défaut de ventilation, non étanchéité de l’enduit extérieur ou infiltrations d’eaux pluviales. Pour le bâti plus ancien il y a aussi les remontées capillaires de l’eau du sol via les murs.
      Dans votre cas, ajouter une simple plaque de plâtre ne résoudra pas le problème. Car s’il y a des moisissures c’est probablement dû au fait que l’humidité du logement condense au contact de ce mur « froid » (car pas ou insuffisamment isolé). Donc au mieux la plaque cachera les moisissures pendant quelques semaines / mois mais ensuite celles-ci réapparaitront. Les problèmes d’humidité peuvent avoir plusieurs sources donc le mieux est de faire un diagnostic complet du logement avant d’engager des travaux. Je peux vous accompagner sur ce point si vous le souhaitez (cf. rubrique Accompagnement à la carte sur le site).

  6. Merci pour ces conseils ‘
    Nous sommes actuellement en réflexion sur isolation écologique et des doublages à mettre en œuvre sur un habitat en pierre !

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