Cuisine écologique, du pain sur la planche ?

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Quand on parle d’habitat écologique, on pense d’abord à l’isolation, aux matériaux, voire au bioclimatisme.

C’est bien normal.

Mais il y a un endroit que l’on oublie souvent.

Ce lieu vous l’aurez compris, c’est la cuisine.

Ce petit espace intègre en effet toutes les composantes de la construction durable.

On le chauffe, l’éclaire, le meuble. On y consomme de l’eau, chaude et froide. On y utilise de l’énergie pour la cuisson et les appareils ménagers. On y produit des déchets.

Autant d’enjeux à relever si l’on ne veut pas annihiler les efforts réalisés sur les autres pièces de la maison.

Alors, qu’est-ce qu’une cuisine écologique ?

Quels sont les points clés sur lesquels on peut agir ?

Découvrez dans cet article les 5 étapes pour faire de votre cuisine un lieu plus écologique, plus sain et plus gourmand !

Étape 1 : Bio et local bien sûr, mais ce n’est que le début !

Une cuisine écologique ne se résume pas à manger bio et local.

C’est néanmoins évidemment indispensable si l’on veut avoir un réel impact positif sur notre environnement.

Manger bio est bien sûr bon pour votre santé et (surtout) pour celle de la planète. Voici quelques chiffres pour vous mettre en appétit :

  • 66 000 tonnes de produits phytosanitaires sont répandus chaque année en France : cela fait 1 kg par personne (miam), ou 2 kg par seconde. Le plus désolant est que ce chiffre est en augmentation (+12% depuis 2009).
  • 75% de la biomasse d’insectes volants (abeilles pollinisatrices et autres) a disparu en 30 ans, et aussi 30% des oiseaux des champs depuis 15 ans.
  • 70% des eaux superficielles et 40% des sols cultivés sont contaminées par les pesticides.

Le lien entre l’exposition aux produits phytosanitaires et le développement de certains cancers est établi “à 80%”.

La liste est longue malheureusement, mais si vous lisez ce blog, vous la connaissez sans doute déjà.

Manger local apporte également un réel bénéfice environnemental.

La réduction des distances permet de limiter les pollutions liées au transport (et à la fabrication des engins de transports). Cela réduit aussi celles liées aux emballages et à la conservation des produits.

Enfin, réduire sa consommation de viande est également un acte aujourd’hui essentiel.

Saviez-vous qu’il faut près de 15 000 litres d’eau pour produire 1 kg de bœuf ? Contre moins de 1000 litres pour 1 kg de soja, également riche en protéines ? Et moins de 400 litres pour 1 kg de légumes ?

Je vous invite à ce sujet à visiter le site du Water Footprint Network, qui relaie (en anglais) les informations sur la problématique de la ressource en eau dans le monde (lien en bas de cet article).

Les circuits courts favorisent aussi le lien social et l’échange direct entre producteurs et consommateurs.

Dans ces périodes d’équilibre fragile, où l’on nous annonce l’effondrement de nos sociétés telles que nous les connaissons, il semble ainsi indispensable de promouvoir une production locale, plus résiliente et plus soutenable.

Étape 2 : Rien ne se perd, tout se transforme !

Des millions de bactéries dans 1 gramme de terre

La suite logique du “manger bio et local” est de s’engager dans une démarche zéro déchets.

J’en parle souvent sur ce blog, et j’ai notamment écrit un article sur cette démarche pendant le chantier.

Pour le consulter, et trouver des ressources afin d’approfondir le zéro déchet à la maison, je vous invite à suivre ce lien.

Donc pour compléter, je voudrais parler ici d’un sujet connexe : le compost !

Saviez-vous que les “biodéchets” représentent 1/3 de nos déchets ?

Plutôt que de les envoyer à l’incinérateur, il est bien plus utile (et écolo) de les composter pour fertiliser les sols.

Rassurez-vous, il n’est pas nécessaire d’être un passionné du jardinage pour faire du compost. Le principe est simple, il s’agit de collecter les déchets organiques et les entreposer dans un bac fermé. La nature fait le reste ! Petit à petit, les micro-organismes décomposent ces déchets et les transforment en engrais que vous pouvez épandre dans votre jardin.

Aujourd’hui beaucoup de communes fournissent gratuitement des composteurs, renseignez-vous et profitez-en !

Composteur

Composteurs pour particuliers

Et pour les amateurs de gallinacés, le must est d’avoir des poules ! Elles mangent de tout, en quantité (jusqu’à 200 kg par poule et par an), et vous donnent des œufs en échange (1 œuf par poule et par jour), sympa ! Prévoyez dans ce cas un espace d’environ 15 m² par poule dans votre jardin. Il doit être grillagé pour éloigner les prédateurs.

Pas de jardin ? Pas de panique !

Si vous n’avez pas de jardin, vous pouvez tout de même réduire le volume de déchets organiques de votre cuisine à l’aide d’un lombricomposteur.

Lombricompost

Les vers rouges sont les vers à compost

C’est simple, les vers de compost digèrent vos déchets et les transforment en compost. Ce dispositif a beaucoup d’avantage :

  • Il prend peu de place : la taille standard est 40cm*40c*75cm (environ 100 litres)
  • Il est sans odeur
  • Il est facile à utiliser : il faut simplement déposer vos déchets dans le bac. Les vers font le reste !
  • Il fournit de l’engrais pour les plantes de votre appartement
  • Ah, oui, il est sans risque aussi. Les vers restent dans leur maison et n’envahiront pas votre cuisine !

Certains quartiers disposent également de composteurs collectifs. Pour vous renseigner sur les acteurs du compostage dans votre région, vous pouvez consulter l’annuaire du réseau Compost Citoyen (lien en bas de cette page).

Étape 3 : Connaissez-vous la marmite norvégienne ?

Avoir une cuisine écologique, c’est aussi s’interroger sur la consommation d’énergie.

Et donc sur les équipements électro-ménagers.

En effet, près de 25% de la consommation d’un ménage provient de la cuisine.

Bien sûr, il y a les étiquettes énergétiques pour nous aider à choisir un appareil moins énergivore. On visera alors la note suprême “A+++”.

Et surtout il faut penser à dégivrer, détartrer, et éteindre les veilles (!) des appareils régulièrement pour optimiser leur rendement, et consommer moins.

Mais il existe aussi des solutions alternatives très intéressantes pour réduire fortement notre consommation d’énergie.

La marmite norvégienne

Lorsque l’on cuit des aliments, une très grande partie de l’énergie consommée est dissipée dans l’air ambiant. Elle ne sert alors pas à la cuisson. En effet ni le poste de cuisson, ni les casseroles ne sont isolées.

On “gaspille” alors ces calories pour rien.

La marmite norvégienne est une solution simple mais ingénieuse pour y remédier. Il s’agit simplement d’une boite isolante dans laquelle on place la marmite après l’avoir montée en température sur les plaques (pendant environ 1/4 du temps de cuisson habituel).

Marmite norvégienne

On peut fabriquer sa marmite norvégienne soi-même

La cuisson se poursuit alors doucement grâce à la chaleur qui reste emprisonnée dans la boite.

Tout cela sans apport d’énergie supplémentaire !

Le temps total de cuisson est doublé, mais vous n’avez pas besoin de surveiller votre marmite sur le feu, donc vous gagnez du temps et de la sécurité !

Four solaire, frigo du désert…

Ces équipements ne sont pas uniquement réservés aux Robinsons Crusoé vivant en autonomie dans leurs cabanes. Ils sont même très accessibles et simples d’utilisation.

Les fours ou cuiseurs solaires, permettent de cuire presque tous les aliments. Ils peuvent en effet dépasser les 200°C ! Ils utilisent la concentration des rayons du soleil pour chauffer le récipient. Il suffit de placer l’appareil au soleil et de le tourner de temps en temps pour qu’il suive sa course.

Four solaire

Four et cuiseur solaire

Le frigo du désert permet quant à lui de conserver les aliments au frais.

Le principe est simple également, il s’agit d’utiliser l’évaporation de l’eau comme générateur de froid.

Pour cela, on place 2 pots en argiles les uns dans les autres et on remplit de sable humide l’interstice créé entre les deux. On dépose les ingrédients au fond du pot central que l’on couvre d’un tissu détrempé. Le mécanisme de rafraîchissement se met alors en route naturellement !

Frigo du désert

Un frigo du désert

Pour en savoir plus, et éventuellement construire votre propre appareil écologique, je vous invite à consulter les fiches pratiques très claires du Low-Tech Lab (lien en bas de cette page).

Étape 4 : Du mobilier plus durable, pour vous et pour la planète

Comme pour le reste de la maison, le choix des matériaux pour votre cuisine est à bien étudier.

Pour les façades le bois massif français (chêne, hêtre, frêne, châtaignier) est la réponse idéale. Pour les caissons, cela peut-être de l’épicéa européen certifié PEFC.

Le bois est protégé par une huile dure naturelle à base de ricin. Les panneaux de bois massif “trois plis” dégagent très peu de COV (composés organiques volatils) et en tout cas beaucoup moins que les panneaux de particules que l’on trouve un peu partout.

Et ils sont bien plus solides et durables dans le temps.

Pour les plans de travail, le bois massif est également une bonne solution. Si vous voulez autre chose, une alternative peut être l’ardoise ou la pierre (française ou espagnole).

Le granit est très à la mode, mais attention, il vient rarement de Bretagne, et plutôt du Zimbabwe, donc le bilan carbone n’est pas franchement enviable…

Pour les éviers, l’inox ou la céramique émaillée sont les meilleurs matériaux. L’inox est totalement recyclable, facile d’entretien et très sain. Dans tous les cas, privilégiez les équipements fabriqués en France pour limiter les transports.

Vous trouverez en bas de cet article des liens vers des fabricants qui appliquent une démarche vertueuse.

Et bien sûr, il est aussi tout à fait possible d’utiliser des matériaux de seconde main. Il est fréquent de trouver en réemploi du mobilier de cuisine, des éviers, de la faïence, etc…

Je vous invite pour cela à consulter les petites annonces ainsi que les annuaires des sites « materiauxreemploi.com » et « ressourceries.info » pour trouver les adresses près de chez vous. 

Étape 5 : Cultivez votre jardin

Une excellente façon de poursuivre la démarche de cuisine écologique est de s’initier à la permaculture.

Si vous n’êtes pas familier du terme il s’agit de créer dans son jardin un écosystème qui se nourrit de lui-même et des quelques ressources disponibles (terre, soleil, eau de pluie).

Permaculture en butte

Buttes dédiées à la permaculture

Cette pratique, basée sur la compréhension des phénomènes naturels et des interactions entre les espèces, permet de produire en quantité dans un espace réduit.

Spirale aromatique

La spirale aromatique crée un écosystème adapté à différentes plantes

Elle favorise également le développement de la biodiversité tout en évitant le recours aux ressources importées.

Pour aller plus loin

Pour découvrir d’autres articles, d’autres inspirations et avancer dans votre projet de travaux, tapez un mot-clé dans la barre de recherche du blog.

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Je vous enverrai le Guide pour avoir une maison plus écologique et plus saine et les découvertes que j’expérimente au quotidien.

Enfin, si vous avez un projet de travaux et que vous vous posez des questions comme : Comment avancer ? Quels matériaux choisir ? Comment faire autrement et plus écologique ? Comment mieux aménager l’espace pour le rendre fonctionnel et confortable ? Comment analyser les devis et discuter avec les entreprises ? C’est mon métier de vous accompagner. Envoyez-moi un message pour en discuter et voir comment je peux vous aider dans cette aventure !

D’ici là, prenez soin de vous 🙏.

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