Construire sa maison en paille – avec Aymeric Prigent

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Je reçois Aymeric Prigent pour parler de la paille comme matériau de construction et de ses applications dans le bâtiment.

Parce que la maison est un abri, un lieu intime, parfois un miroir, mais aussi un lieu d’inspiration et de ressources, aujourd’hui je vous emmène dans la Case d’Aymeric Prigent.

Aymeric est ingénieur, spécialisé dans la construction paille. Après une expérience de construction en Amérique du Sud, il décide de se reconvertir et de se consacrer pleinement à la réalisation de projets d’éco-construction avec des matériaux bio-sourcés et notamment la paille.
Il participe ainsi au développement de la filière paille en France pour encadrer son usage et définir les règles de construction.
On a longtemps échangé avec Aymeric et j’ai donc décidé de faire 2 épisodes pour vous transmettre l’intégralité de notre conversation.
Dans la première partie, Aymeric raconte avec de nombreux détails pourquoi la paille est un excellent matériau pour construire des bâtiments écologiques, confortables et performants.
Il présente aussi les techniques de construction et répond aux idées reçues qui circulent autour de ce matériau encore méconnu de la plupart des professionnels du bâtiment.

Dans la seconde partie à découvrir dans l’épisode suivant, Aymeric raconte l’autoconstruction de sa maison en paille.
Vous le verrez, construire en paille présente de nombreux intérêts surtout lorsqu’on intègre les bons réflexes en conception et lors de la mise en oeuvre.
Un grand merci à Aymeric pour ce partage pointu sur la paille et ses utilisations, je vous souhaite un très bon épisode !

maison-paille
autoconstruction paille
mur enduit paille

Résumé de l’épisode

  • Construire en paille : tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer

    Résumé de l’épisode de podcast avec Aymeric Prigent – 1ère partie


    1. Qui est Aymeric Prigent et comment il en est venu à construire en paille ?

    Parcours et déclic

    Avant de se spécialiser dans la construction paille, Aymeric était ingénieur en procédés industriels.
    Deux éléments vont changer sa trajectoire :

    • Une appétence initiale pour les matériaux naturels (paille, terre) nourrie par des lectures et des vidéos avant 2010.

    • Un long séjour en Amérique du Sud, où il :

      • Participe à la construction de maisons en bois.

      • Construit un grand pont en bois.

      • Travaille sur une maison en terre crue.

    Ces expériences lui donnent le goût d’assembler la matière, de faire « avec ses mains », et surtout la conviction que l’éco-construction peut devenir un métier à part entière.

    Reconversion vers la construction paille

    À son retour en France, Aymeric décide de se reconvertir :

    • Il suit une licence professionnelle en éco-construction.

    • Il se forme avec :

      • La formation technique du GREB (fameuse technique de mur bois–paille).

      • La formation Pro-Paille, qui encadre l’usage de la botte de paille.

    • Il rejoint et contribue à la filière à travers l’association Approche Paille.

    Aujourd’hui, il intervient comme :

    • Formateur Pro-Paille.

    • Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) ou assistant à maîtrise d’œuvre sur des projets en paille.

    • Bureau d’études façade sur des enveloppes performantes, souvent très ambitieuses côté thermique.

    Son expertise est à la croisée de la technique, de la physique du bâtiment et de l’optimisation économique.


    2. Construire en paille : de quoi parle-t-on exactement ?

    Paille, foin, céréales : bien distinguer les termes

    Quand on parle de construire en paille, il y a souvent des confusions :

    • Le foin, c’est :

      • De l’herbe de prairie.

      • Utilisé comme aliment pour les animaux.

    • La paille, c’est :

      • La tige de céréale (blé, orge, seigle, etc.).

      • Un coproduit agricole de la culture céréalière.

      • Utilisée tradition­nellement comme litière, non comme nourriture principale.

    Dans la construction, on utilise donc la tige de céréale sans les grains : la moissonneuse a déjà récupéré le grain, c’est l’objectif premier de l’agriculteur.
    La paille est ensuite pressée en bottes.

    Les types de bottes utilisées pour construire en paille

    Pour l’éco-construction, on utilise principalement :

    • Les petites bottes de paille de moyenne densité :

      • Celles que l’on voit le plus souvent dans les champs.

      • Format standard adapté à la mise en œuvre dans les murs et toitures.

    • Les grosses bottes :

      • Utilisées parfois pour des techniques de paille porteuse.

    • Les bottes rondes :

      • Peu utilisées directement sur chantier.

      • Peuvent servir de matière première pour être reconditionnées en petites bottes par des entreprises spécialisées.

    L’essentiel de la construction paille en France se fait aujourd’hui avec les petites bottes normales de champ, avec des densités adaptées au bâtiment.


    3. Les différentes façons d’utiliser la paille dans le bâtiment

    3.1. Ne pas tout confondre : paille, chaume, terre crue

    La paille intervient dans plusieurs familles de techniques :

    • Les toitures en chaume :

      • Toits en paille ou en roseaux (selon les régions).

      • Technique traditionnelle, très locale, distincte des murs en bottes de paille.

    • La terre crue fibreuse :
      On peut incorporer de la paille dans :

      • Le torchis.

      • La bauge.

      • Les adobes.

      • D’autres techniques terre-paille.
        Mais là, on parle avant tout de construction en terre crue, avec la paille comme fibre.

    Ces techniques ne sont pas classées comme « construction paille » au sens des règles professionnelles de la construction paille, même si elles peuvent cohabiter dans un même projet.

    3.2. La construction en bottes de paille

    Quand on parle aujourd’hui de construire en paille, on parle généralement de :

    • Murs isolés avec des bottes de paille.

    • Intégration dans des systèmes type :

      • Ossature bois + remplissage en bottes de paille (le cas le plus répandu).

      • Techniques spécifiques comme GREB, caissons, etc.

    Les bottes de paille deviennent ainsi un isolant à part entière, parfois aussi support d’enduit.

    3.3. Les nouveaux produits à base de paille

    La filière paille évolue et on voit apparaître :

    • Panneaux de paille compressée :

      • Issus de machines qui fabriquent à l’origine des tatamis.

      • Panneaux plus épais, adaptés à l’isolation en murs/toiture.

    • Paille insufflée (ou paille hachée) :

      • Paille mise en œuvre en vrac, insufflée dans des caissons.

      • Approche proche de la ouate de cellulose ou d’autres isolants insufflés.

      • Sujet approfondi dans un autre épisode avec Nicolas Rabuel (Ielo).

    Ces variantes élargissent les possibilités pour construire en paille dans des systèmes plus industrialisés ou plus facilement intégrables dans la filière bois.


    4. Pourquoi la paille est un excellent isolant pour construire ?

    Aymeric insiste : oui, la paille est un très bon isolant, mais pour des raisons plus riches que le seul fameux lambda (λ).

    4.1. Le lambda, mais pas que

    Le lambda mesure la conductivité thermique : plus il est faible, plus le matériau est isolant.
    La paille a un lambda tout à fait correct, comparable à d’autres isolants biosourcés.

    Mais pour construire en paille, il faut regarder aussi :

    • Le déphasage thermique.

    • La masse volumique.

    • La chaleur spécifique.

    • Le comportement hygrothermique (gestion de l’humidité).

    4.2. Le déphasage : une arme pour le confort d’été

    Le déphasage, c’est la vitesse à laquelle la chaleur traverse la paroi.

    • En hiver, ce critère est moins déterminant : la chaleur va toujours de l’intérieur vers l’extérieur pendant de longs mois.

    • En été, c’est fondamental :

      • Les façades sont parfois à 50–60°C en surface, même avec seulement 25–30°C d’air extérieur.

      • La toiture peut monter à 80°C sous ardoises.

    L’objectif, pour le confort d’été, est que :

    • L’onde de chaleur pénètre le moins possible dans l’épaisseur du mur.

    • Quand le soleil disparaît et que l’air se refroidit, la chaleur ressorte vers l’extérieur.

    Or, la paille a de grands atouts :

    • Masse volumique élevée pour un isolant :

      • La botte de paille est l’isolant le plus dense du marché, presque deux fois plus dense que la laine de bois.

    • Chaleur spécifique élevée :

      • Les isolants biosourcés (paille, chanvre, laine de bois) stockent mieux la chaleur que les laines minérales ou le polystyrène.

    Résultat :
    Les murs en bottes de paille offrent un déphasage très intéressant, qui améliore nettement le confort d’été.

    4.3. Hygrométrie et confort intérieur

    Au-delà de la chaleur, la paille excelle aussi sur la gestion de l’humidité :

    • En combinaison avec des enduits terre ou chaux, de préférence fibrés :

      • Les parois sont perspirantes.

      • L’air intérieur se maintient souvent autour de 50–65 % d’humidité relative.

    • Cette stabilité hygrométrique est très favorable :

      • À la santé des occupants.

      • Au confort ressenti.

      • À la durabilité des parois.

    On retrouve des effets comparables à ceux observés avec le béton de chanvre : si l’on regarde uniquement le lambda, on pourrait croire que c’est mauvais, mais l’expérience montre des bâtiments très confortables, aux consommations réduites.


    5. Construire en paille et risque incendie : mythe ou réalité ?

    5.1. Ce qui brûle vraiment dans une maison

    Aymeric est très clair : dans une maison, ce qui est dangereux en cas d’incendie, ce n’est pas d’abord l’isolant, mais :

    • Les canapés.

    • Les rideaux.

    • Les meubles, etc.

    La réglementation incendie a comme objectif prioritaire de sauver les personnes, pas la maison.
    Pour une maison individuelle, cet objectif est relativement simple à atteindre : alarme, évacuation rapide, accès pompiers.

    5.2. Paille + enduits = très bonne tenue au feu

    Les murs en paille sont toujours protégés :

    • Par des plaques de plâtre ou

    • Par des enduits terre/chaux.

    Avec ces écrans thermiques, les essais montrent :

    • Une résistance au feu pouvant aller jusqu’à 2 heures pour des parois paille enduites.

    À titre de comparaison :

    • Pour une maison, on demande souvent 30 minutes de résistance structurelle et 15 minutes de protection de l’isolant.

    Les exemples de sinistres montrent que :

    • Lors d’incendies sérieux, on a vu des maisons en paille où :

      • Le mobilier, les planchers, la charpente avaient brûlé.

      • Les murs en paille enduits étaient encore debout.

    5.3. Point de vue des pompiers

    Les pompiers apprécient certains aspects de la construction bois-paille :

    • La combustion est lente et assez prévisible, ce qui leur laisse le temps d’intervenir.

    • En cas d’incendie important, la principale difficulté vient plutôt des feux couvants dans les parois :

      • Ils doivent alors casser les murs pour accéder à toutes les zones et éteindre en profondeur.

    Pour des grands bâtiments (écoles, logements collectifs, hôtels), les exigences sont plus strictes :

    • On doit maîtriser la masse combustible mobilisable.

    • On met en place des protections spécifiques, des compartimentages, des écrans thermiques adaptés.

    Mais dans tous les cas, construire en paille ne signifie pas « bâtiment dangereux » :
    on applique simplement les règles incendie comme pour les autres systèmes.


    6. Paille et eau : comment éviter les problèmes d’humidité ?

    6.1. La paille n’aime pas l’eau liquide… mais elle peut durer plus de 100 ans

    Oui, la paille n’aime pas être directement mouillée.
    Mais les règles professionnelles de la construction paille sont justement là pour garantir :

    • Une bonne protection contre la pluie.

    • Des détails de conception qui évitent les infiltrations.

    • Des revêtements et débords de toit adaptés.

    La preuve par l’exemple :

    • La maison Feuillette à Montargis (souvent citée dans la filière) a plus de 100 ans.

    • Les enduits d’origine sont encore là.

    • La structure paille est en excellent état.

    C’est donc la conception qui protège la paille, pas une propriété « magique » du matériau.

    6.2. Les bâtiments conventionnels ne sont pas forcément meilleurs

    Aymeric souligne un point rarement évoqué : dans beaucoup de chantiers conventionnels, on accepte des situations problématiques :

    • Laine de verre ou laine de roche en façade, restée exposée des semaines à la pluie avant pose du bardage.

    • Travaux sans attention particulière à la migration de vapeur d’eau.

    Les conséquences :

    • Isolants mouillés => baisse massive de performance thermique.

    • Moisissures fréquentes derrière les doublages en ITI sur maçonnerie.

    • Qualité de l’air intérieur dégradée.

    Dans un projet où l’on choisit de construire en paille, la filière oblige à être bien plus rigoureux sur ces sujets, ce qui au final bénéficie à la qualité globale du bâtiment.

    6.3. Migration de vapeur, Sd et position des panneaux

    Aymeric explique aussi un point technique clé :

    • La paroi doit permettre à l’humidité de sortir facilement vers l’extérieur.

    • Les règles professionnelles paille imposent notamment :

      • Un rapport de perméance intérieur/extérieur (Sd int / Sd ext ≈ 5).

      • Un Sd extérieur < 1 m.

    Pourquoi ?

    • Parce que le transfert réel de vapeur n’est pas linéaire :
      au-delà d’un certain Sd, presque rien ne passe.

    • Si on met, par exemple, un OSB très fermé à l’extérieur, et qu’on a des microfuites d’air (inévitables), l’humidité qui entre ne peut ni sécher vers l’intérieur, ni vers l’extérieur → risque de désordre.

    D’où l’intérêt :

    • De positionner les panneaux de contreventement côté intérieur (surtout lorsqu’on fabrique les murs en atelier).

    • D’assurer l’étanchéité à l’air par le panneau, et non par une membrane fragile.

    Encore une fois, construire en paille pousse à concevoir des parois cohérentes hygrothermiquement, ce qui est loin d’être systématique dans le conventionnel.


    7. Rongeurs et insectes : la paille attire-t-elle les nuisibles ?

    C’est une peur très fréquente :

    « Une maison en paille va forcément attirer les souris, les loirs, etc. »

    Aymeric renverse la perspective :

    • Dans les combles isolés en laine de verre, on trouve très souvent des loirs.

    • Dans les doublages polystyrène ou laines minérales, on trouve régulièrement des souris.

    • Pourtant, personne ne demande :
      « Tu isoles en laine de verre, mais tu n’as pas peur des rongeurs ? »

    À l’inverse, le retour d’expérience en paille est très clair :

    • Aucun cas d’infestation dans les bottes de paille correctement mises en œuvre.

    • Deux raisons principales :

      • Il n’y a pratiquement pas de grains (l’agriculteur les a récupérés).

      • La densité des bottes rend le creusement pénible, peu intéressant pour les rongeurs.

    La paille bien conçue et bien protégée n’est donc pas un paradis pour les nuisibles.


    8. Une maison en paille est-elle assurable ?

    8.1. Assurance habitation

    Pour l’assurance habitation des particuliers :

    • On ne vous demande quasiment jamais en quoi sont faits vos murs.

    • Les contrats ne font généralement pas la différence entre :

      • Maison en parpaings.

      • Maison en ossature bois.

      • Maison en paille.

    En pratique, construire en paille n’empêche donc pas de souscrire une assurance habitation classique.

    8.2. Assurance décennale des professionnels

    La décennale est une autre histoire :

    • Tout constructeur (architecte, BET, entreprise) est juridiquement responsable pendant 10 ans de ce qu’il réalise.

    • La loi (Spinetta) impose d’assurer cette responsabilité.

    Les assureurs distinguent :

    • Les techniques courantes, qui n’ont pas besoin de démarches particulières.

    • Les techniques non courantes, qui doivent être déclarées et discutées.

    La bonne nouvelle :
    la construction en bottes de paille comme isolant et support d’enduit est encadrée par des règles professionnelles reconnues.
    Résultat :

    • Utiliser les bottes de paille selon ces règles = technique courante.

    • Les professionnels peuvent donc être assurés normalement, à condition que leur contrat couvre l’activité (ossature bois, isolation, etc.).

    Pour les techniques hors domaine d’emploi actuel (paille porteuse, ITE paille dans certains cas, grands bâtiments spécifiques, etc.) :

    • On passe en technique non courante.

    • Il faut alors valider au cas par cas avec l’assureur.


    9. La paille, un matériau très peu cher… mais une maison pas forcément low-cost

    9.1. Combien coûte la paille pour une maison type ?

    Sur un exemple de maison de 100 m², isolée en paille murs + toiture :

    • Environ 600 bottes de paille.

    • Soit un ordre de grandeur de 1 500 € de paille.

    Ce qui représente, pour Aymeric, à peu près :

    • L’équivalent du carrelage de la salle de bain.

    • « Même pas l’épaisseur du trait » dans le budget global.

    En agriculture, la paille ne vaut quasiment que :

    • Le temps de travail et le carburant pour la récolter.

    • À la tonne, on est dans des gammes de 80–100 €/tonne, ce qui reste très bas.

    9.2. Pourquoi une maison en paille n’est pas forcément moins chère ?

    Deux raisons principales :

    1. Les murs ne représentent qu’une petite partie du coût global :

      • En général, les parois verticales représentent 15–20 % du coût de la maison.

      • L’isolant n’est qu’une fraction de ce poste (souvent quelques % du total).

    2. La main d’œuvre et la structure pèsent lourd :

      • Les fondations, la structure, la charpente, la couverture, les finitions coûtent autant que dans une maison conventionnelle.

      • Ce qui fait la différence, c’est souvent le temps de pose et le mode constructif.

    Ainsi, passer d’un isolant classique à la paille ne suffit pas à rendre une maison « low-cost ».
    En revanche, dans un projet en autoconstruction, où le coût de la main d’œuvre est très réduit, construire en paille peut devenir un levier d’économie considérable.

    9.3. Quand la performance de l’enveloppe permet de gagner sur les systèmes

    Aymeric apporte un éclairage intéressant inspiré de la logique maison passive :

    • En renforçant l’enveloppe (isolation, traitement des ponts thermiques, étanchéité à l’air), on réduit les besoins de chauffage.

    • On peut alors simplifier, voire alléger fortement le système de chauffage.

    Exemple concret dans le logement social :

    • Projet de 8 petits logements (R+1).

    • Objectif : enveloppe performante, mais sans aller jusqu’au passif pur (double vitrage classique, VMC simple flux).

    • Grâce à la qualité de l’enveloppe, le bailleur a pu :

      • Remplacer les 8 chaudières individuelles prévues initialement par une seule chaudière collective dans un local commun.

      • Ajouter simplement un ballon tampon pour gérer les besoins en eau chaude simultanés.

    Résultat :

    • Environ 35 000 € d’économies sur le poste chauffage en travaux.

    • Et à long terme :

      • Moins de maintenance (une chaudière au lieu de huit).

      • Moins de remplacements sur la durée de vie du bâtiment.

    Autre exemple sur un projet de mosquée :

    • Comparaison entre un bâtiment « standard pas cher » et un bâtiment écologique très performant.

    • En prenant en compte :

      • Le coût de construction.

      • Les coûts d’exploitation sur 30–50 ans (chauffage + maintenance).

    • Le bâtiment performant se révèle environ 25 % moins cher en coût global.

    Construire en paille, quand c’est intégré dans une démarche globale de conception intelligente, peut donc conduire à des projets performants, confortables et économiquement cohérents.


    10. Y a-t-il assez de paille pour isoler tous les bâtiments ?

    Une dernière idée reçue :

    « Si tout le monde décide de construire en paille, il n’y en aura plus pour l’agriculture. »

    Les données de la filière (RFCP, fiches ressources) montrent au contraire que :

    • Le gisement de paille en France est colossal.

    • Même si on décidait d’isoler une majorité des bâtiments avec de la paille, il en resterait largement assez pour :

      • Les usages agricoles (litière, etc.).

      • D’autres valorisations possibles.

    Aymeric cite un ordre de grandeur parlant :

    On pourrait isoler jusqu’à 80 % du parc de bâtiments en France avec la paille disponible, sans mettre en péril les autres usages.

    Le vrai enjeu n’est donc pas la quantité, mais :

    • L’organisation de la filière.

    • La logistique (stockage, transport).

    • La montée en compétence des professionnels et des autoconstructeurs.


    11. Vers la seconde partie : autoconstruire une maison passive en paille

    Cette première partie de l’épisode se concentre sur le matériau paille : ses qualités, ses idées reçues, son encadrement technique et assurantiel, sa place dans une stratégie de projet.

    Dans la seconde partie (épisode suivant), Aymeric raconte :

    • L’autoconstruction de sa propre maison passive en paille.

    • Comment il a appliqué concrètement :

      • Ses connaissances techniques.

      • Les règles professionnelles paille.

      • Les notions de confort d’été, confort d’hiver, coût global.

    • Les retours d’expérience et astuces qu’il tire du chantier.


    Conclusion : pourquoi construire en paille est une option sérieuse et moderne

    Ce que l’on retient de cet épisode :

    • Construire en paille, ce n’est pas une lubie alternative, c’est :

      • Un choix très performant sur le plan thermique.

      • Un levier puissant pour améliorer le confort d’été et l’hygrométrie intérieure.

      • Une manière d’utiliser un coproduit agricole local, peu coûteux et abondant.

    • La construction paille est :

      • Encadrée par des règles professionnelles.

      • Assurable comme une technique courante, lorsqu’on respecte le domaine d’emploi.

      • Compatible avec une démarche de haute performance énergétique (jusqu’au passif).

    • Les idées reçues sur :

      • Le feu,

      • L’eau,

      • Les rongeurs,

      • Le coût
        ne résistent pas au retour d’expérience de terrain.

    Pour les personnes qui veulent construire en paille aujourd’hui – en neuf ou en rénovation, en pro ou en autoconstruction – ce matériau offre donc :

    • Une forte pertinence écologique.

    • Une excellente performance thermique.

    • Un confort de vie très élevé.

    • Et un potentiel économique intéressant, surtout lorsqu’il est intégré dans une conception globale bien pensée.

    Et ce n’est que la première moitié de la conversation : la suite, avec le récit de la maison passive en paille d’Aymeric, vient illustrer de manière très concrète comment ces principes se traduisent sur un chantier réel.

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