Il auto-construit un dôme géodésique – avec Maxime Craipeau

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Parce que la maison est un abri, un lieu intime, parfois un miroir, mais aussi un lieu d’inspiration et de ressources, aujourd’hui je vous emmène dans la Case de Maxime Craipeau.

Après une carrière dans la Marine, Maxime décide de changer de vie et s’installe en Haute-Loire dans un tiers-lieu. 

Il auto-construit alors sa maison en s’inspirant des dômes géodésiques. 

Ces habitats légers à la forme particulière offrent de nombreux atouts et une empreinte environnementale faible. 

Maxime détaille dans cet épisode comment il a construit son dôme alors qu’il n’avait pas d’expérience dans le bâtiment au préalable.   

Il évoque aussi les matériaux utilisés et les erreurs qu’il a faites, pour que vous ne fassiez pas les mêmes et comment il construit aujourd’hui les dômes qu’ils réalisent pour ses clients. 

Un grand merci à Maxime pour ce retour d’expérience, je vous souhaite un très bon épisode !

Notes de l’épisode

Pour contacter Maxime : 

Les ressources mentionnées dans l’épisode :

La citation partagée par Maxime : “Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait” Mark Twain

Résumé et points clés de l’épisode :

Dans cet épisode de La Case Robinson, Maxime Craipeau partage son parcours singulier : ancien militaire devenu bâtisseur autodidacte, il s’est lancé dans la construction d’un dôme géodésique comme habitat principal dans un tiers-lieu en Haute-Loire. 

Maxime revient sur les dimensions techniques, réglementaires, humaines et philosophiques de la construction d’un dôme géodésique, un habitat à la fois léger, réversible, peu coûteux, et profondément innovant.


1. Une reconversion radicale : de la marine aux dômes géodésiques

1.1. Un changement de vie en quête de sens

Après une carrière dans la Marine, Maxime quitte son métier pour s’installer en milieu rural. Il rejoint un tiers-lieu autogéré avec pour objectif de vivre de manière plus autonome, collective, et écologique. Rapidement, il comprend l’importance d’avoir un espace personnel dans une dynamique communautaire : d’où l’idée de construire son propre habitat.

1.2. Pourquoi choisir un dôme géodésique ?

Sa rencontre avec la forme sphérique se fait par hasard et par logique : le dôme géodésique permet d’enfermer un grand volume d’air avec un minimum de surface et donc de matériaux. Il s’inspire des yourtes, mais préfère un habitat fixe, durable, et démontable à long terme.


2. Qu’est-ce qu’un dôme géodésique ?

2.1. Une forme inspirée de la sphère

Un dôme géodésique est une structure construite à partir de triangles inscrits dans une sphère. Cela permet une grande résistance mécanique, une répartition homogène des charges, et une efficacité thermique remarquable. Parmi les exemples célèbres : la Géode de Paris ou le Biosphère de Montréal.

2.2. Une structure mathématique mais intuitive

Les dômes peuvent être basés sur différents solides géométriques (icosaèdre, rhombicuboctaèdre…). Contrairement à l’idée reçue, tous les triangles ne sont pas identiques. En général, on travaille avec plusieurs types de triangles pour ajuster la forme, la hauteur et la praticité de montage.


3. Les démarches administratives

3.1. Permis d’aménager pour résidence démontable

Maxime explique le parcours administratif long et complexe pour faire valider son premier dôme géodésique : 5 tentatives de permis ont été nécessaires. Il s’est appuyé sur la catégorie “résidence démontable à usage d’habitation permanente” – une case peu connue du code de l’urbanisme mais parfaitement adaptée aux habitats légers.

3.2. Résilience réglementaire et documentation

Face aux refus, il recommande de persévérer. Le dépôt de permis est gratuit, et chaque refus permet d’ajuster le dossier. Aujourd’hui, il accompagne d’autres porteurs de projets et a vu plus de 15 permis acceptés à travers la France.


4. L’implantation bioclimatique : penser le terrain et l’orientation

4.1. Observer le terrain toute l’année

Maxime insiste sur l’importance de connaître son terrain en été comme en hiver. Il regrette d’avoir conçu son premier dôme en hiver, avec la peur d’avoir froid. Aujourd’hui, il constate que la surchauffe estivale est un risque plus sérieux.

4.2. Optimisation solaire passive

Les vitrages orientés plein sud offrent un excellent gain solaire l’hiver. Cependant, pour éviter les surchauffes, il recommande :

  • D’installer des toiles d’ombrage ou un arbre caduque au sud

  • De modérer l’inclinaison des vitrages vers le ciel

  • D’adopter une ventilation naturelle efficace (ouverture haute et basse)


5. Fondations légères et adaptabilité au terrain

5.1. Pas de fondations classiques

Conformément à la législation sur les résidences démontables, les dômes sont posés sur des plots de soutènement, sans fondations béton.

5.2. Trois solutions principales

  • Pneus remplis de gravier (récupérés, économiques, réversibles)

  • Vis de fondation (plus chères mais appréciées des collectivités)

  • Plots en béton sec ou palettes recyclées pour des cas spécifiques

Cette approche permet une implantation sur tous types de terrains, y compris en pente ou sur rochers.


6. Structure et matériaux d’un dôme géodésique

6.1. Ossature bois local

Le premier dôme de Maxime est construit en douglas. Aujourd’hui, il privilégie l’épicéa pour l’intérieur (léger, abordable) et le mélèze pour l’extérieur (classe 3, résistant naturellement à l’humidité).

6.2. Isolation naturelle

Plusieurs isolants sont testés dans le dôme :

  • Laine de bois : bon déphasage, mais peu démontable

  • Laine de coton (Métisse) : très souple, facile à manipuler

  • Biofib Trio (chanvre + lin + coton) : bon compromis

  • Ouate de cellulose insufflée : économique mais tassement observé

Un soin particulier est apporté à la lame d’air ventilée entre l’isolant et le panneau extérieur pour éviter les condensations.

6.3. Ouvertures et menuiseries adaptables

Il utilise aussi :

  • Velux placés dans des double-triangles pour la ventilation

  • Portes sur-mesure intégrées dans le plancher ou en façade selon l’inclinaison du terrain

  • Des vitrages triangulaires fixes. Leur coût reste raisonnable et ils assurent un bon solaire passif.


7. Systèmes techniques dans le dôme géodésique

7.1. Chauffage

  • Le premier poêle était trop puissant → surchauffe

  • Maxime utilise aujourd’hui un petit poêle à bois, adapté à la taille du dôme

  • Il recommande les poêles Poelito ou poêles bouilleurs pour l’eau chaude

7.2. Ventilation

  • Pas de VMC dans son dôme personnel, mais ventilation naturelle efficace

  • Pour les projets futurs : test de VMC double flux décentralisée avec échangeur céramique

7.3. Électricité et réseaux

  • Dans son propre dôme : passages dans les murs

  • Dans les nouveaux projets : réseaux dans le sol et murs intérieurs non structurels pour une démontabilité maximale


8. Durée et coût d’un projet

8.1. Durée de chantier

  • Son propre dôme : ≈1 an ½ en parallèle de l’aménagement du lieu

  • En auto-construction : ≈3 à 4 mois pour 30 m²

  • En chantier accompagné : 1 à 2 semaines jusqu’au hors d’eau/hors d’air

8.2. Budget estimatif

  • Auto-construction : ≈500–600 €/m² → 15 000–18 000 € pour 30 m²

  • Par la SCOP Atelier du Dôme : ≈1200 €/m² avec matériaux locaux et main-d’œuvre


9. Le tiers-lieu : un modèle de collectif rural

9.1. Un hôtel transformé en écolieu

Le dôme de Maxime est installé à Chastel, à côté d’un ancien hôtel reconverti en tiers-lieu. Le bâtiment principal comprend 10 chambres, des communs, un atelier, et les habitants vivent autour dans des habitats légers comme le dôme géodésique.

9.2. Réutiliser le bâti plutôt que construire

Cette approche permet :

  • De réhabiliter du patrimoine existant

  • D’éviter l’artificialisation des sols

  • De revitaliser les campagnes


10. Une aventure humaine et collective

10.1. De l’autoconstruction à l’entrepreneuriat

Ce qui devait être un projet personnel a donné naissance à :

  • Des stages d’auto-construction

  • Un livre publié chez Ulmer

  • Une SCOP (l’atelier du Dôme) avec plusieurs salarié·es

  • Une ambition d’accompagner des projets collectifs, scolaires ou sociaux

10.2. Accessibilité, transmission, égalité

Maxime milite pour :

  • La mixité des chantiers participatifs

  • La transmission libre et accessible

  • L’idée que tout le monde peut construire son dôme, sans expertise préalable


Conclusion : un habitat léger, poétique et politique

Le dôme géodésique est bien plus qu’une curiosité architecturale. Il incarne une philosophie de l’habitat : sobre, réversible, résilient, esthétique, et ouvert à tous. Grâce à des outils simples, une approche collective et une vision ouverte de l’éco-construction, Maxime Craipeau démontre que chacun peut reprendre la main sur son habitat et contribuer à une transformation concrète de notre rapport à l’espace.

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